Le Snpsp introduira une action en justice auprès du Tribunal administratif contre le ministère de la Santé «pour non respect de ses engagements». C'est ce qu'a déclaré hier, lors d'une conférence de presse, le Dr Lyès Merabet président du Snpsp ajoutant qu'une réunion doit réunir dans les prochaines heures l'ensemble des acteurs de l'Intersyndicale de la Santé. «Le retour à la grève a été jugé inéluctable par les membres du Conseil national puisqu'aucune réponse, officieuse ou officielle, ne nous a été fournie par le ministère de la Santé», annonce le Dr Merabet. Lors de cette rencontre avec les média, le Dr Merabet a indiqué que la session du Conseil national du syndicat, la première après le congrès du 29 septembre, s'est articulée autour de trois axes principaux. Le premier relatif à l'état d'avancement de la prise en charge des revendications socioprofessionnelles des médecins généralistes. «Partant du constat que nos revendications n'ont pas été prises en charge, nous avons décidé d'entrer en grève nationale d'une journée, tout en maintenant ouverte la session du Conseil national», explique le syndicaliste. Et d'informer que le Snpsp introduira une action en justice auprès du Tribunal administratif contre le ministère de la Santé «pour non respect de ses engagements» et «la non application de certaines dispositions du statut particulier des praticiens de la santé». Il fait référence, notamment aux articles 19 et 27 du statut permettant, pour le premier cité, l'accès automatique au grade de «principal» après dix années d'ancienneté ; et l'accès au grade de praticien en chef pour les personnels médicaux généralistes ayant 15 années d'ancienneté au 31/12/2010. Le second axe autour duquel s'est penché le Conseil national du Snpsp, est lié aux problèmes qui minent le secteur de la santé. A ce propos, le Conseil national déplore un «système de santé complètement perverti, n'ayant ni référent ni référence, fonctionnant au jour le jour, et dans une instabilité chronique». Le syndicat explique que les changements récurrents au sein du secteur de la santé dans le pays n'ont fait «qu'aggraver les problèmes et engendré une absence de prise en charge des préoccupations des citoyens». Notamment le manque de médicaments dont souffrent tout particulièrement les malades cancéreux et le manque de vaccin pour les nouveau-nés. Le troisième et dernier axe se rapporte au droit syndical. En effet, tout en dénonçant les entraves à l'exercice syndical dont pâtissent les syndicats de la santé publique, le président du Snpsp se dit disposé à travailler avec les Organisations non gouvernementales (ONG) accréditées en Algérie en vue d'assurer des stages de formation à tout ce qui est en rapport à l'exercice syndical. Par ailleurs, le Conseil national du Snpsp réitère «pour la énième fois», à l'intention du ministère de la Santé et de son premier responsable, Abdelaziz Ziari, son appel au dialogue, à l'effet de «relancer les chantiers de réflexion» sur la réforme du système national de santé. Parmi ces chantiers : le projet de loi sanitaire auquel le partenaire social n'a pas été associé. «Nous craignons, encore une fois, qu'on nous mette devant le fait accompli, si les députés viennent à adopter le texte», s'inquiète le Dr Merabet. «C'est là que les élus doivent se manifester en refusant l'adoption du texte de loi sans y avoir associé le partenaire social», note-t-il. Et le conférencier de railler les «organisations adossées à la tutelle» avec lesquelles le ministère de la Santé affirme avoir engagé «un semblant de dialogue», alors qu'elles (ces organisations) ne sont même pas en mesure de présenter des réflexions sur l'état des lieux dans le secteur. Y. D.