Les employés du Trésor, des domaines, du contrôle financier, des impôts etc., sont en grève depuis hier et pour cinq jours et ce, en réponse au mot d'ordre d'arrêt de travail de la fédération nationale des personnels du secteur des finances, qui n'a eu de cesse de relancer «vainement» la tutelle pour l'ouverture d'un dialogue et la prise en charge de leur plateforme de revendications sociales et professionnelles, et qui a «répondu par un refus catégorique», disent-t-ils. L'hôtel des finances de la ville de Constantine était pratiquement paralysé, hier, pendant qu'un piquet de grève était organisé à l'intérieur, dans le hall. De nombreux citoyens se sont attroupés devant la porte «fermée» du siège du Trésor public et des services des finances, fort irrités par cette situation et appréhendant ce qu'elle leur réserve. Selon le responsable de la section syndicale des impôts, Brahim Derbal, le débrayage est suivi à près de 95% et il en est de même des services au niveau de toutes les communes de la wilaya. Et d'indiquer, sur un air désolé, « rien que jeudi dernier un sit-in a été organisé devant le ministère des Finances à Alger par les adhérents de la fédération des 48 wilayas, mais sans résultat palpable. Pis, on ne nous a prêté aucune attention ». Et, selon le communiqué de la fédération des personnels des finances, dont nous avons une copie, le sit-in en question a été considéré comme un non-évènement par la tutelle, et les représentants de la tutelle ont, en sus, versé plutôt dans la provocation au lieu d'accepter de négocier autour d'une table, à l'effet de trouver des solutions aux revendications légitimes des travailleurs, est-il soutenu. « Aussi et face à cette impasse, la fédération a décidé de recourir à la grève du 25 au 29 du mois de décembre en cours, sachant que « dans le cas où la tutelle continuera à adopter le silence radio avec ignorance de nos revendications légitimes, le Conseil national se réunira à l'issue de ce débrayage pour choisir l'escalade de protestation appropriée », indiquent les syndicalistes. Celle-ci ne peut être, fera observer notre interlocuteur, qu' «un arrêt de travail illimité auquel nous serons contraints d'y recourir à notre corps défendant ». Et de rappeler, que la plateforme des revendications des personnels des finances comprend, la révision des statuts particuliers et des systèmes d'indemnisation pour tous les employés, l'intégration de tous les travailleurs des corps communs du secteur des finances dans les corps techniques avec le bénéfice du même système d'indemnisations. Aussi, la promotion automatique pour tous les employés qui ont 10 années d'expérience et plus dans les grades supérieurs, la fin des dépassements et pressions exercés sur les représentants syndicaux, etc. A indiquer que cette grève aura à n'en pas douter des répercussions certaines sur les usagers des services concernés, surtout qu'elle tombe en fin d'année et correspond à la période de grande affluence des citoyens. Ces derniers ne dérogeant pas à leur habitude, à savoir s'acquitter au dernier moment de certaines obligations, ne manqueront pas d'être gênés et incommodés. Et cela concerne tous ceux devant opérer des versements au trésor, aux recettes des impôts et autres démarches de règlement auprès du contrôle financier et du service du cadastre, notamment. « Comment je vais faire pour régler mon dossier, sachant qu'il y a un délai à respecter et au bout ce sont les pénalités de retard qui me seront appliquées », se lamentait, hier, une femme devant la porte du siège de l'hôtel des Finances de Constantine. A l'intérieur, deux syndicalistes du Snapap essaient de comprendre de quoi il s'agit, certainement si l'on pouvait appliquer à son cas «le service minimum», mais on s'en détourne après avoir compris que ce n'est pas un cas d'«urgence extrême». D'autres citoyens venus régler différentes situations sont rentrés bredouilles. «Nous sommes choqués de trouver les portes du Trésor public fermées», lance l'un d'entre eux. «Nous sommes vraiment désolés», lui rétorque de l'intérieur le syndicaliste. Une image typique du dialogue de sourds.