D'Oran à Mostaganem, le festival du théâtre arabe a voyagé à travers le 4ème art laissant une empreinte théâtrale algérienne qui mérite tous les encouragements et soutiens. Durant dix jours, la 9ème édition du festival, organisé par l'Institut arabe du théâtre du 10 au 19 janvier dans ces deux villes de l'Ouest, a ravivé toutes les flammes d'un art qui a supprimé toutes les frontières et laissé émerger un potentiel de comédiens algériens et arabes qui détiennent déjà le flambeau de la scène. Abdelkader Alloula et Azzeddine Medjoubi et Ould Abderrahmane Kaki n'ont pas manqué à l'appel de cette festivité. Les trois géants du théâtre étaient présents par leurs œuvres théâtrales qui n'ont pas pris une ride malgré le poids des années. Le festival a baissé ses rideaux avec une feuille de route prometteuse pour le théâtre de l'enfant et le théâtre universitaire, deux volets que l'Algérie compte beaucoup y investir pour faire du théâtre de l'enfant, un espace d'épanouissement à l'école et du théâtre universitaire, un berceau du théâtre professionnel. Le grand prix décroché par le Maroc C'est la pièce «El Kharif» de la Marocaine Asma Houry qui a remporté le Grand Prix Soltane Bin Mohamed Kacimi lors de la clôture du festival, organisée dans la maison de la culture de Mostaganem «Ould Abderrahmane Kaki». Une pièce qui raconte la souffrance d'une femme atteinte d'un cancer. Cette pièce a su remporter la mise à la pièce théâtrale en compétition pour le prix Kacimi, «El Qalaâ», inspirée d'un texte de l'écrivain irakien Abdul-Amir Chamkhi et une mise scène du Koweitien Ali El Husseini. Le théâtre universitaire a été également à l'honneur en attribuant le premier prix ex aequo pour les pièces «Beit Bernard Alba» de l'université de Mostaganem et «Sarkhat Alem» (cri de douleur) de l'université de Skikda. Les 2ème et 3ème prix sont revenus respectivement aux pièces «Nihayat el louaba» (fin du jeu) de l'université de Sidi Bel-Abbès et «El Khademateini» (les deux servantes) de l'université d'El Oued. Pour promouvoir ce type de théâtre, dix ateliers de formation ont été mis sur pied dans le cadre de cette manifestation au profit de 258 étudiants de l'Institut des arts de spectacle et de l'audiovisuel de Bordj El Kiffane. Abdelkader Alloula joue à la rupture au festival du théâtre arabe Lors du festival, une conférence a été dédiée aux œuvres théâtrales de Abdelkader Alloula comme a été le cas pour Azzeddine Medjoubi. Lors de cette rencontre marquée par les émotions et la nostalgie évoquée par les amis et proches de l'artiste, les participants ont insisté pour que ce grand dramaturge et homme de théâtre sorte de la légende et soit plus évoqué pour ses œuvres théâtrales et en tant que précurseur de la Halka dans le théâtre algérien. « Nous voulons que des études et recherches scientifiques soient réalisées sur son travail théâtral afin que les générations en profitent du génie de cet homme de théâtre. Si nous continuons à faire de lui une légende et ne citer que son humanisme et sa générosité, nous serons injustes envers ce grand homme de théâtre », ont lancé les intervenants lors des débats animés. Quant à l'académicienne irakienne Lamis Ammari, membre de l'Instance mondiale des critiques du théâtre et coordinatrice des projets artistiques et culturels dans plus de 18 pays, elle a résumé le parcours de Abdelkader Alloula en citant la fameuse expression du défunt, »si tu trouves sur ton chemin la vérité jetée, reprends-la et conserve-la, tu la trouveras demain ». Elle dira, « Alloula est un martyr de la parole et de la position ayant défendu toute sa vie la vérité». Cette 9ème édition du festival du théâtre arabe a été aussi l'occasion de proposer la mise en place d'un mécanisme de coordination entre les différents festivals du théâtre arabe. La cérémonie de clôture de cette manifestation, organisée simultanément à Oran et Mostaganem, a été marquée par la présence du ministre de la culture Azzedine Mihoubi, celui des Ressources en eau et de l'Environnement, Abdelkader Ouali, du SG de l'Instance arabe du théâtre, Ismaïl Abdellah, du responsable du département culture de l'Emirat d'El Shariqa (EAU), Mohamed Abdellah El Aouissi, représentant de Sa Majesté, le Dr Soltane Mohamed El Kacimi, gouverneur d'El Shariqa et d'un grand nombre d'hommes de théâtre et de la culture algériens et arabes en plus de diplomates arabes accrédités en Algérie.