Les banques algériennes s'orientent vers l'adoption, au premier semestre de l'année en cours, d'une nouvelle formule dédiée aux prêts ou crédits islamiques, connus sous la désignation de crédits de participation et association. Ce crédit basé sur un principe solidaire de l'obligation de partage des profits et des pertes, qui exclut toute activité illicite selon la Chariaâ, ainsi que la spéculation et le riba (intérêt et usure), sera lancé ce premier semestre de 2017, a annoncé le président de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF), Boualem Djebbar, lors de son intervention, hier, à l'émission de la Radio «l'invité du matin». Soulignant que cette nouvelle formule s'inscrit dans le cadre de la diversification des financements et les moyens d'épargne, visant l'attraction de nouveaux modes de financement par le biais de nouveaux opérateurs, y compris dans le cadre des placements islamiques dans des obligations pour canaliser l'argent en circulation hors du circuit bancaire. Dans ce dernier cas, et en comparaison aux obligations classiques, le placement islamique qu'on va certainement introduire dans le cadre du lancement d'une seconde opération de mise en vente de bons obligataires, donne à l'acheteur l'accès à une part de l'actif et ainsi des profits qu'il recevra au lieu des intérêts. « Le lancement de cette nouvelle formule est prévu d'ici juin, mais cela dépend de la préparation de chaque banque pour se lancer dans le créneau du crédit islamique », précise M. Boualem Djebbar, non sans révéler dans ce cadre qu'une rencontre, dont le thème est lié au financement islamique, a récemment regroupé les responsables des banques publiques, avec la présence de spécialistes étrangers. « Et, nous allons travailler à la finalisation de quelques procédures avant de demander l'autorisation à la Banque d'Algérie », soulignera-t-il. M. Boualem Djebbar devait rappeler lors de son intervention à propos du prêt islamique que les banques n'accordent pas de crédit à taux d'intérêt zéro'', et même si cela a été pratiquée dans des cas précis, de crédits d'investissement, c'est l'Etat qui prenait à sa charge le paiement du taux d'intérêt, citant dans ce contexte l'exemple du crédit Rfig'' consenti aux agriculteurs. Par ailleurs, le président de l'ABEF, qui occupe également le poste de P-dg de la banque BADR, a indiqué que les prêts d'investissement ont pris une grande part dans le taux global des crédits bancaires accordés en 2016. « Sur les 8 400 milliards de dinars consentis en matière de crédit par les banques, un taux de 75 % de ces crédits, à moyen et long terme, a été accordé dans le cadre de prêts d'investissement, chose qui devrait créer de la richesse », a-t-il estimé. Sur un autre plan, M. Boualem Djebbar a déclaré que la BADR a financé, en 2016/2017, 20 000 dossiers consacrés aux prêts saisonniers ; quant aux crédits accordés dans le cadre de la formule Ansej, le P-dg de la BADR a réitéré la disponibilité de la banque à échelonner les dettes des jeunes investisseurs en difficultés, à condition d'assurer la continuité des activités et le règlement d'une petite partie du crédit.