Issu d'une famille aisée, l'enfant du quartier huppé de Hydra (hauteurs d'Alger) Kheiredine Zetchi, était prédestiné pour être un homme d'affaires et manager de l'entreprise familiale des Zetchi, spécialisée dans la céramique (Zet-Ceram). Mais sa passion pour le football l'a amené à se consacrer davantage à ce sport populaire par excellence en Algérie. Il faut avouer aussi qu'en plus des affaires, le nouveau président de la FAF a grandi dans un milieu footballistique, son père ayant été joueur dans l'équipe de Bordj Bou Arréridj dans les années 1960. C'est ainsi qu'il a commencé à s'intéresser à ce sport qui a fini par le passionner. Universitaire, Kheiredine Zetchi a suivi des études en économie en Algérie, avant de poursuivre son cursus en Suisse où il a obtenu un diplôme en management. Dans les années 1990, alors que le club phare de Hydra (Hydra amel club, HAC) jouait les premiers rôles dans les divisions inférieures, Zetchi avait émis le vœu d'intégrer ce club. A l'époque, le HAC avait brillé en coupe d'Algérie et avait accédé en deuxième division. Mais les dirigeants du HAC avaient barré la route à Zetchi qui rêvait de faire partie du quartier d'Hydra où il a grandi. Touché dans son amour propre, Zetchi avait décidé, avec son frère, de créer un club qui portera le nom du Paradou, quartier où il habite toujours avec ses parents et ses trois enfants. Le club, le Paradou athletic club (PAC), porte le nom de ce quartier. A ses débuts, Kheiredine Zetchi dont la famille est originaire de Bordj Bou Arreridj, avait évolué en tant que joueur au sein du PAC, alors sociétaire de la division de wilaya. Il jouait au poste de milieu de terrain et portait le numéro 6. Encouragé par les résultats de l'équipe qui alignait accession sur accession jusqu'à atteindre la première division en 2005, Zetchi s'était consacré à la présidence du club. Cette expérience lui a permis de côtoyer les dirigeants de club et du football algérien à tous les niveaux. Il a pu connaitre les coulisses de ce sport, ce qui lui a permis aujourd'hui de devenir un respectueux président de la FAF qui connait le football algérien de la base au sommet avec ses vices et ses valeurs. En 2007, après la rétrogradation du PAC en divisons inférieures, Zetchi avait failli lâcher et abandonner carrément le club. C'est grâce à des amis qu'il a décidé de repartir du bon pied en investissant cette fois dans la formation. Pour ce faire, il avait mené de larges consultations en sollicitant les avis de Rabah Saâdane, Peter Schnittger et d'autres techniciens qui l'avaient encouragé à lancer l'Académie de football du PAC. Dix ans plus tard, l'investissement de 15 milliards de centimes de Zetchi a porté ses fruits puisqu'il a pu former des joueurs de niveau mondial. Toutefois, ses différends avec le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, avaient empêché la sélection des joueurs du PAC dans les différentes sélections nationales. Raouraoua avait une dent contre ce président de club qui n'a jamais abdiqué aux injonctions de la FAF, Zetchi étant un des rares présidents de club qui osait contredire Raouraoua. Cela a été préjudiciable aux joueurs du PAC qui ont été interdits de sélection pendant plusieurs années. Aujourd'hui, Zetchi qui est resté un président humble et altruiste a pris sa revanche en succédant à Raouraoua. Persévérant, patient et assidu, Zetchi a attendu son heure et n'a pas raté l'opportunité d'accéder à la plus haute marche du podium dans le football algérien pour prétendre à la présidence de la FAF à l'âge de 52 ans, devenant ainsi le plus jeune président qu'a connu la fédération depuis l'indépendance.