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Je vote ou pas ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 27 - 04 - 2017

Si parfois l'hésitation est une preuve du manque d'argument, elle peut se prévaloir cependant d'être aussi une preuve de réflexion et de bon tempérament. L'indécision ne mène pas uniquement à l'impasse ; elle tend à un abandon de responsabilité.
Jean Racine disait un jour « elle flotte, elle hésite, en un mot elle est femme »
Elle : j'hésite d'aller placer un bulletin dans l'urne
Moi : pourtant c'est facile, il suffit de l'encastrer dans un pli et le foutre dans la fissure d'en haut
Elle : ouah, mon problème n'est pas dans un papier mais bel un bien dans ce que contient ce papier comme impression, photo, sigle et numéro !
C'est cela en fait le tourbillon dans lequel semble baigner toute la multitude électorale. L'embarras de l'acte à accomplir puis celui du choix. Pour un vote, l'enseignement dit qu'il est nécessaire de se fier beaucoup plus à la raison qu'à ses sentiments. Car le vote n'est pas une situation d'humeur, c'est une décision raisonnable.
En votant l'on ne pense pas à ce qui va se passer le lendemain. Mais l'on doit projeter sa voix vers des lendemains lointains. En général l'on ne vote pas pour tel candidat tant désiré mais pour toute la liste qui contient aussi son nom. Les autres honnis ou malaimés bénéficieront sans doute des bribes de votre voix qui pourtant était destinée au candidat voulu. C'est ça un peu le sens inégal du partage. Il reste donc difficile d'avoir la faculté de scinder pour expédier directement cette voix à celui qui la mérite. Le mode de la liste unique s'élève comme un commerce concomitant. Tu prends une fraise, tu prends avec tous les navets et autres khourda. La symbiose manque, la synergie du profil fait défaut.
Elle me redit encore je vote ou pas ?
Moi : prends-le, ce mal en patience, modère ta tiédeur et use de ton droit. Tu as un étui comme une enveloppe et plusieurs listings. Tu seras seule dans ton isoloir, toute seule et en face de toi des gens, des images, des histoires, des trahisons, des malfaçons. Tu verras des ploucs, des arrivistes, des carriéristes même des faux imams, des curés travestis, des démocrates vendus, des débiles politiques , des porteurs de valises et beaucoup de femmes innocentes ou en état d'apprentissage de filouterie et d'esbroufe. Tu entrapercevras à travers des noms inconnus, des prénoms usuels et des fonctions virtuelles ; des personnes qui pourraient égayer, crois-tu ton avenir et celui de ta progéniture. Tu sauras reconnaitre quelques unes. Fies-toi encore à la raison, oublies ton chagrin du jour, tes exemples, tes idéaux et tout le breuvage idéologique que l'on t'avait ingurgité lorsque la politique était amour et le militantisme une vénération divine.
Elle : oui…mais
Moi : il n'y a pas de oui… mais. Nous ne faisons pas de diplomatie, nous comptons ma chère amie exercer une citoyenneté. Tu votes ou pas ?
Elle : j'aimerais bien le faire. J'aimerais avoir cet enthousiasme qui me manque depuis des lustres, depuis que les campagnes se font en enclos, dans des garages, des pharmacies, des gargoteries . J'aurais voulu être convaincue non pas par une invitation, par un portrait qui éclate un visage terne quoique paraissant souriant mais par un programme faisable et réaliste, par un discours cohérent et neuf et non pas par un folklore, une peur ou un besoin de refuge. J'aimerais voter pour une équipe non pas pour un conglomérat distinct, une masse hétérogène, un magma incestueux. Je connais quand bien même un peu certains visages. Ils éjectent de l'hypocrisie les uns vers les autres. Rien ne prédestine l'un pour qu'il s'assemble à l'autre. Les couteaux ne sont qu'enterrés durant la trêve électorale. Je connais ceux qui viennent d'en haut, ceux qui se hissent d'en bas. Je connais les intrus, ceux qui ne connaissent du parti que la carte et y cherche un emploi stable et assuré. Je connais les parachutés, ceux qui sont repoussés dans leurs contrés pour venir et s'afficher dans les murs de la capitale. Je connais aussi les néophytes, les apprentis politiciens, les charmeurs de badauds, les prometteurs du paradis, les expéditeurs aux enfers. Alors je vote ou pas ?
Moi : moi aussi tu me vois dans la même impasse. J'ai réfléchis, j'ai trituré mes pauvres méninges, j'ai compulsé l'histoire des civilisations, lu les biographies des grands démocrates, celles des monarques, des potentats et des oligarques. J'ai trouvé un peu de tout dans les listes que l'on me présente. Il en manque de la sincérité et de l'engagement. J'ai demandé aux martyrs, aux héros disparus, aux mythologies la manière à conduire mon bulletin de vote. Ils se sont tous tus. Ceci m'inquiète. Seulement j'ai eu à m'entretenir avec les six historiques. Ils avaient une permanence révolutionnaire, sans fanfares, pleine de patrie, d'amour et de sacrifices. Il n'y a pas du gazouz ou des amuse-gueules, ni de pistaches et aucune effigie ou portrait les concernant. Juste un nachid et un serment sacré. Ils ne faisaient pas de meeting ni à Marriott ni à Sofitel ni à Mercure. Ils sont toujours dans les monts des Aurès et non vautrés dans le calfeutrage de l'Aurassi, dans le maquis de Tlemcen et non pas dans les sofas de la Renaissance, dans le Djurdjura et non pas dans les jupes des indépendantistes.
Elle : dis-moi mon ami, t'ont-ils donné une consigne de vote ?
Moi : en me racontant l'épopée du Front, le nôtre, un front uni pour une Algérie multiple, libre et indépendante, j'ai tout de suite compris que le sens du silence pour toute consigne de vote n'est pas une irresponsabilité mais un besoin de rétrospective, un ressourcement aux fins des origines de Novembre. Je croyais les entendre me chuchoter que le legs était difficile à supporter par ceux-là même, qui s'égosillaient à vanter leur propre mérite en se référant au leur. Ils me faisaient comprendre s'absoudre de la stupidité des faux porteurs de croix actuels. Ils ne leur reconnaissent que le culot déclaratif, l'audace outrageante et la gabegie dans laquelle ils ont mis leur honneur et toute la fierté d'un peuple.
Elle : me connaissent-ils ? m'ont-ils évoquée ?
Moi : ce n'est pas possible que les bonnes racines dénient la paternité aux doux et suaves fruits qu'elles produisent. Une Algérie digne et rebelle n'enfante qu'une fille belle et debout. Vas-y mon amie, vote et mets dans ton bulletin des couleurs fraiches malgré le barbouillage qui les emmaille.


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