S'inscrivant dans le cadre du programme initié par le ministère de l'Education nationale en Algérie, le réseau des cantines scolaires s'est agrandi au cours de ces dernières années. Le but principal de l'installation de la restauration dans les établissements scolaires étant celui de l'aide sociale. Plus de 90.000 élèves du palier primaire bénéficient de la restauration scolaire au niveau des cantines scolaires. Même si le réseau des cantines scolaires s'est densifié ces dernières années en Algérie, la demi-pension n'existe pas encore dans la majorité des établissements scolaires. Un nombre important d'élèves des écoles primaires ne bénéficie pas encore de repas, faute de structures de restauration, alors que d'autres se contentent de repas froids dans des conditions qui ne répondent pas aux normes. Sur le terrain, il y a beaucoup de choses à refaire et de réflexes à éliminer. Selon un dernier rapport de la santé scolaire, plus de 50% des cantines scolaires ne jouent pas pleinement leur rôle. Le manque d'équilibre des repas, mais aussi l'hygiène dans ces établissements, mauvaise qualité des aliments, menus non variés, réfectoires bruyants et restauration trop rapide figurent parmi les points noirs relevés. Les critiques sont nombreuses tant du côté des premiers intéressés, les enfants, que du côté des parents. Dans certaines écoles, des repas froids sont servis à midi, dans d'autres, des femmes de ménage préparent le menu, généralement composé de pain, une soupe de pois chiches ou de lentilles ou des pâtes et rarement un dessert (un yaourt en général). Pour ce qui est de l'hygiène, tout ou presque est loin des normes élémentaires de sécurité alimentaire. Des mises en demeure ont été adressées et des correspondances ont été envoyées aux services de la wilaya. Pour un directeur d'école à qui nous avons exposé le problème, qui a répondu sous couvert de l'anonymat, le problème existe, certes, mais il est lié à une question de coût du repas. D'autre part, le manque flagrant d'entretien et d'hygiène des toilettes des écoles, constitue de véritables sources de propagation de maladies infectieuses qui se contractent facilement par le passage forcé des élèves en ces lamentables lieux. Aussi le nettoyage à grande eau s'opère d'une manière irrégulière, et personne ne s'offusque de ce laisser-aller qui n'honore pas le secteur de l'éducation et encore moins les élus locaux. Ces endroits sont mal entretenus, non seulement à cause du manque d'eau et des équipements nécessaires mais aussi par manque de personnel. Les agents d'entretien sont très peu nombreux dans les écoles et ils sont mal payés. La wilaya compte près de 570 écoles primaires et un millier de femmes de ménage réparties sur ces établissements de manière non équitable. Le problème se pose aussi avec acuité depuis que de nombreuses femmes de ménage ont vu leur contrat expirer et non renouvelé. Selon un médecin généraliste exerçant au niveau de l'établissement public de santé de proximité de Front de mer, «le nombre d'enfants scolarisés atteints d'infection urinaire ne cesse d'augmenter». Pour en revenir à l'hygiène en milieu scolaire, l'eau n'est pas disponible dans tous les établissements de la wilaya et les citernes ne sont pas toujours en bon état. La plupart sont vétustes. La sonnette d'alarme est tirée, et il est souhaitable que les autorités locales prennent en charge ces préoccupations citoyennes. En de tels constats de désolation, le mieux serait l'entretien régulier de ces toilettes qui ne doivent plus sombrer de jour en jour dans la saleté indésirable et nuisible à la santé des élèves au sein de ces établissements scolaires, censés dispenser le savoir et respirer la propreté.