Ce qui n'était qu'une rumeur vient d'être confirmé par Abderrezak Makri, chef du MSP lui-même: le président Bouteflika a demandé à son parti d'intégrer le prochain gouvernement. Le n°1 de HMS a indiqué hier mercredi sur sa page facebook qu'il a rencontré le Premier ministre Abdelmalek Sellal, qui lui a confirmé la demande de faire partie du prochain gouvernement. Selon Makri, cette demande a été faite sur recommandation du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Il a souligné avoir voulu confirmer auprès de M. Sellal que c'est bien Bouteflika en personne qui aurait confié au Premier ministre la mission de contacter le chef de MSP et inviter son parti à rejoindre le prochain gouvernement. Pour autant, Makri a indiqué avoir informé le Premier ministre que cette décision ne peut être prise que par le Conseil consultatif national, qui ne tranchera que lors d'une rencontre qui se tiendra après la publication des résultats définitifs de ces élections, dont les réponses aux recours du MSP, du Conseil constitutionnel. Le MSP, qui n'a récolté que 33 sièges, a introduit une quinzaine de recours auprès du Conseil constitutionnel. Il a critiqué les résultats de ces élections et produit des documents qui, selon lui, prouvent qu'il y a eu 'fraude'' et 'bourrage'' des urnes dans plusieurs wilayas, dont celle de Blida, documents à l'appui. Dès lors, sa position vis-à-vis de l'invitation de la présidence de la République à participer au prochain gouvernement dépend uniquement de la décision du Conseil consultatif national du parti. Pour autant, Abderrezak Makri a indiqué dans des déclarations à la presse que 'si cela ne tenait qu'à lui, il ne serait pas partant'' dans le prochain exécutif. Selon lui, il n'y a pas les conditions idoines pour une telle participation, d'autant que la base du parti est très remontée contre le gouvernement. Globalement, 'la tendance au sein du parti est favorable au boycott, mais il reste que le dernier mot revient au Conseil consultatif'', affirme Makri. Selon le leader du MSP, le dernier congrès du parti avait fixé dans ses résolutions les règles et les conditions de participation au gouvernement. Mais, il y a quand même plusieurs tendances au sein du parti vis-à-vis de la question de la participation au prochain gouvernement, a-t-il reconnu. Il y a, selon lui, la première tendance qui est composée 'd'opportunistes'' qui souhaitent s'allier avec le pouvoir pour leurs propres intérêts. La seconde tendance, radicale, ne souhaite pas intégrer le prochain gouvernement, refuse tout dialogue et ne veut même pas faire partie du prochain Parlement. Au final, ce sera la 'tendance apaisée'' qui prendra la décision, et ce sera le Conseil consultatif, a-t-il expliqué dans des déclarations à la presse. Seul point incommodant pour Makri, son allié lors des législatives, le Front du changement d'Abdelmadjid Menasra, qui a décroché un siège à Alger, n'est pas opposé à une entrée au gouvernement. Tout comme Bouguerra Soltani, l'ancien n°1 du parti, qui ferait pression pour que le MSP réintègre le gouvernement. Pour le MSP, toutes les options sont sur la table, il ne reste que le quitus du «Majless Echoura».