Le MSP, dirigé par Abderrazak Makri, — qui a obtenu 33 sièges — renoncera-t-il à son statut de parti «de l'opposition» en acceptant d'intégrer le prochain gouvernement ? Dans le sillage de la reconfiguration du schéma politique, la troisième force politique dans le pays après le FLN et le RND, le MSP, dirigé par Abderrazak Makri, — qui a obtenu 33 sièges — renoncera-t-il à son statut de parti «de l'opposition» en acceptant d'intégrer le prochain gouvernement ? Si cela ne tenait qu'à Abderrazak Makri, la question est d'emblée tranchée. Pour lui, il n'est pas question, dans le contexte actuel, de faire partie du gouvernement. «Si vous voulez mon avis personnel, je vous réponds tout de suite : je suis contre la participation du MSP au prochain gouvernement, la tendance au sein du parti vire vers le refus, mais il reste que le dernier mot revient au conseil consultatif (madjlis echoura)», affirme Makri. La décision de la participation ou pas sera au menu d'une réunion du conseil consultatif après l'annonce définitive des résultats du Conseil constitutionnel. Le MSP, qui a introduit une quinzaine de recours, n'est pas satisfait du score obtenu et accuse le pouvoir de l'avoir spolié de ses voix. La base, dit-il, est très mécontente. Mais est-ce la raison qui motive le refus de Makri de rejoindre le gouvernement ? Le leader du MSP justifie son refus par l'absence de conditions appropriées. Il explique que le dernier congrès du parti a fixé dans ses résolutions les règles et les conditions de participation au gouvernement. Ces conditions, d'après lui, ne sont pas réunies. Le MSP a été sollicité par le pouvoir pour intégrer le gouvernement, mais il n'a pas, selon des sources de ce parti, encore rendu sa réponse. Interrogé, à ce sujet, le patron du MSP a refusé de se prononcer sur le sujet. «Pour l'heure, par respect et en tant que responsable, je m'abstiens de confirmer ou d'infirmer cette information !» La réponse de Makri sonne comme un «oui» et au sein du MSP, il existe deux autres tendances qui vont peser dans la prise de décision, à savoir l'ancien président Bouguerra Soltani et le nouveau allié du MSP, le FC conduit par l'ancien ministre de l'Industrie, Abdelmadjid Menasra, qui était tête de liste à Alger. Soltani fait pression, depuis plusieurs mois, pour que son parti retrouve sa place au gouvernement. D'ailleurs, il n'a jamais caché son ambition de rejoindre le giron du pouvoir en réintégrant le gouvernement. Que ce soit sur les plateaux de télévision, ou sur sa page Facebook, Soltani a exprimé ses regrets d'avoir quitté le gouvernement. «Si cela ne tenait qu'à moi, je n'aurais pas fait sortir le parti du gouvernement, ni coupé les liens avec le FLN et le RND au sein de l'alliance présidentielle, ni même quitté mon poste de ministre d'Etat. Le MSP a échoué dans son projet de fédérer l'opposition», a soutenu Bouguerra Soltani qui pense qu'il est important de rejoindre le gouvernement en adoptant la positon du soutien critique. Ses propos irritent l'actuel président du MSP qui lui demande à demi-mot de se taire. «Soltani n'est rien et ne pèse rien au sein du parti. Nous avons tenu huit conseils consultatifs et à chaque fois il a été débouté. Ses propos n'engagent que lui», note M. Makri.