Une année jour pour jour après la grève des médecins-résidents en garde dans le service des urgences médico-chirurgicales de l'hôpital d'Oran, menée pour dénoncer une brutale agression de leur collègue, le service des UMC a été de nouveau le théâtre de violences et de scènes de vandalisme. «Le service des urgences a enregistré durant la nuit de jeudi à vendredi à 2h00 du matin des actes de vandalisme. Des accompagnateurs d'une victime d'un accident de la circulation se sont introduits par la force à l'intérieur du service. Ils ont cassé tout sur leur passage. Le dispositif de sécurité a été débordé par le nombre des casseurs», confie une source autorisée à la direction de cet établissement hospitalier. Selon une autre source, les casseurs étaient venus accompagner leur ami qui a été victime d'un accident mortel d'un motocycle sur la route de la corniche. La victime, la trentaine entamée, a succombé à ses graves blessures après son évacuation vers le service des urgences. Des accompagnateurs de la victime auraient cassé tous ce qui était à leur portée. Des policiers auraient été appelés en renfort, mais la situation a rapidement échappé à tout contrôle. L'un ou les émeutiers avaient semé une pagaille générale terrorisant ainsi le personnel médical et les malades. Selon une source bien informée, une seule personne a été appréhendée par les services de police. Une plainte a été déposée par la direction de cet établissement hospitalier. Il ne s'agit pas des premières scènes de vandalisme dans ce service qui enregistre régulièrement des violences et des agressions du personnel médical et paramédical. Et pourtant le dispositif de sécurité a été renforcé l'année dernière suite au mouvement de contestation du personnel médical de garde. Une réunion d'urgence s'était tenue en mai 2016 entre l'ex-DG et le SG de l'hôpital, le directeur et les deux chefs services des UMC et les délégués du chef de sûreté de la wilaya d'Oran et lors de laquelle il avait été convenu de renforcer la sécurité interne et externe au niveau du service par des agents de sécurité et des policiers en civil et en tenue et d'installer des caméras de surveillance. «Les effectifs des agents de sécurité, qui étaient de onze par garde, sont passés à 15, alors que le nombre des policiers en faction dans ce service a doublé». Il importe toutefois de préciser que la prise en charge des patients évacués vers ce service est souvent dénoncée par les accompagnateurs et les proches des malades. Les personnels médical et paramédical craquent souvent sous la pression des évacuations. Le temps d'attente peut s'allonger à plusieurs heures pour des malades en situation d'urgence, ce qui est mal vécu par les malades et leurs accompagnateurs. Dans la salle d'attente, des malades se tordent sous l'effet de la douleur, d'autres souffrent en silence, mais parfois ils sont trahis par les grimaces de leurs visages et par de petits grognements. L'attente est aussi éprouvante pour les accompagnateurs des malades. Nombreux ceux qui n'arrivent pas à contenir leur colère. Ils s'impatientent, marchent dans tous les sens, s'agitent et finissent par laisser exploser toute leur colère. Des insultes à profusion, des cris, des injures, des menaces la colère des accompagnateurs peut rapidement se transformer en émeute. Certains accompagnateurs, dans un accès de colère, se livrent souvent à toutes sortes d'exactions.