Il y a quelques jours, une femme médecin du service pédiatrie a été passée à tabac par trois femmes, la grand-mère, la tante et la mère d'un enfant amené en consultation, à Mostaganem. Cet exemple nous rappelle qu'il ne se passe pas une journée sans qu'une structure médicale ne dénonce un cas d'agression sur un médecin, un infirmier, et même sur le personnel administratif, la situation est devenue très sérieuse ces dernières années relève un praticien du service des urgences de l'hôpital de Thenia. Les médecins, infirmiers, aides-soignants et administratifs des structures publiques de santé font souvent face quotidiennement à des patients agressifs. Mais les premiers touchés par la violence en milieu hospitalier sont les soignants des urgences, lieu d'accueil, et du premier contact des polycliniques et autres centres de soins. Au début du mois de décembre à la polyclinique de Zemmouri, un homme, s'acharne à coup de pied sur le médecin généraliste, une femme. Cette dernière traumatisée n'a plus repris de service, selon le docteur Megdoud, de l'EPSP de Boumerdès, ajoutant que le médecin, suite à cette agression, pense à arrêter une profession qui devient périlleuse de jour en jour. Non loin de Zemmouri à l'EPH de Bordj Menaiel, un traumatologue a été sauvagement agressé par un accompagnateur furieux, qui ne voulait pas attendre son tour, bilan : le médecin s'en est sorti avec une fracture du bras. L'été dernier, le centre des urgences médicales de Boumerdès (UMC) a été saccagé par une dizaine d'individus qui sous le prétexte de l'absence du médecin pour prendre en charge leur ami, ils se sont accrochés avec les agents de sécurité, après avoir détruit le matériel médical et brisant les vitres de la porte principale. « Des agressions physiques, verbales, les injures, et les menaces, voilà le lot de notre quotidien », explique le médecin. Dernièrement, après une énième agression, le personnel médical de l'hôpital de Dellys a observé un sit-in devant le bloc des urgences pour dénoncer l'agression dont fut victime la veille, un orthopédiste. En outre, les protestataires réclament l'ouverture d'un poste de police devant l'entrée de l'EPH, médecins et paramédicaux réclament un minimum de sécurité. Lors de l'exercice de leur fonction, les protestataires disent n'avoir jamais cessé de réclamer l'installation d'un poste de police à l'entrée de l'hôpital pour en finir avec ce problème. Cette énième agression à l'intérieur de la structure médicale, est la goutte qui a fait déborder le vase. « Notre hôpital est devenu une sorte de défouloir pour certains, ils ne viennent que pour verser leur colère sur le personnel », racontent des infirmiers, ajoutant « il y a 10 jours, un patient s'en est pris violemment à un médecin. Ce dernier a eu 21 jours d'incapacité de travail ». Nos interlocuteurs précisent que la direction de l'hôpital a érigé une guérite près du bloc des urgences depuis plusieurs mois, mais sans plus, aucun policier n'est encore affecté, selon eux, sur place pour veiller au respect de l'ordre et du personnel médical Au début de ce mois et suite à une autre agression sur une résidente à l'EPH de Ain Taya, un appel a été lancé sur les réseaux sociaux pour dénoncer cette violence gratuite contre le personnel médical et paramédical, mais le mouvement de protestation prévu à travers l'ensemble des hôpitaux n'a pas trouver écho, nous renseigne un directeur d'hôpital de Boumerdes. De son côté, le citoyen qui déplore cette violence quotidienne, pointe un doigt accusateur vers les blouses blanches dénonçant parfois le mépris afficher à l'endroit des malades par certains urgentistes et autres médecins et les exemples foisonnent, comme c'est le cas de cet homme qui s'est vu refusé un lit au niveau du service gynécologie d'un EPH, pour sa femme, pourtant à terme d'accoucher, en prétextant que son cas est grave et doit être pris en charge ailleurs, à Alger, mais en cours de route la parturiente perd son enfant. Le père témoigne « J'ai perdu l'enfant et ma femme se trouve dans un état dépressif très avancé depuis cette perte »et de préciser « j'ai déposé plainte contre le médecin de garde » et d'ajouter « l'affaire est entre les mains de la justice » Ainsi beaucoup de cas similaires sont rapportés par des citoyens contre l'accueil froid ,des personnes sensées rassurer le patient. D'ailleurs, l'insécurité dans les établissements de santé figure dans la plate-forme des revendications socioprofessionnelles, discutée lors de la dernière session du conseil national du syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) tenu à Zeralda.