Pas moins de 9 enfants sont morts, victimes d'homicide volontaire avec préméditation et 2 autres ont trouvé la mort suite à des coups et des blessures volontaires, en l'espace de 4 mois, seulement, du 1er janvier au 30 avril de l'année 2017, sur le territoire national. C'est ce qu'a indiqué, hier, la directrice de l'Institut national de la police criminelle de la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), la commissaire divisionnaire Kheira Messaoudene, au forum de la police. Alors qu'en 2016, 39 enfants ont été victimes d'homicide avec préméditation et 14 autres ont trouvé la mort sous les coups et les blessures de leurs agresseurs. Donc 64 enfants ont été tués du 1er janvier 2016 au 30 avril 2017. Un chiffre qui fait froid dans le dos et qui doit interpeller toutes les composantes de la société, institutions et sociétés civiles. Par ailleurs, 600 enfants ont été victimes de sévices sexuels durant les 4 premiers mois de l'année. Alors qu'au cours de l'année 2016, le nombre des enfants victimes de violences sexuelles avait atteint 1.695 cas. C'est ce qu'a indiqué Mme Messaoudène, lors d'une journée d'étude sur la protection de l'enfance, animée, conjointement, avec la déléguée nationale à la protection de l'enfance, Meriem Chorfi, à l'Ecole nationale de la police Ali Tounsi'. La conférencière a, également, précisé que 1.137 enfants ont été victimes de violences physiques durant les autre premiers mois de l'année, sans parler des enfants maltraités. La commissaire Messaoudène a évoqué, parallèlement, la forte croissance du nombre de mineurs impliqués dans des actes délictueux. Elle fait remarquer que même des enfants de moins de 10 ans ont été impliqués dans des affaires de vols et de coups et de blessures volontaires. Le nombre des mineurs impliqués dans de tels actes est de 2.018, dont 85 filles, et ce, durant les 4 premiers mois de l'année. Les services de la police ont, également, pris en charge, durant la même période, 1.280 enfants traînant sur la voie publique dont 80% ont été remis à leurs parents. Et les 120 enfants restants ont été placés dans des centres d'accueil. Kheira Messaoudène a dénoncé, encore une fois, la passivité du citoyen qui boude la culture du signalement. Elle a également, regretté la démission parentale qui est un facteur majeur, favorisant la délinquance. Et un facteur qui facilite la tâche aux pédophiles et autres prédateurs. En ce qui concerne les mécanismes opérationnels de prévention et de prise en charge des enfants, l'intervenante a fait état de la généralisation «des auditions filmées» notamment pour les enfants victimes de violences sexuelles, et ce, à travers le pays. Pour Messaoudène, ces «auditions filmées, éviteront à l'enfant à relater plusieurs fois les faits, ce qui est traumatisant et contraignant pour lui». Pour sa part, la déléguée nationale à la Protection de l'enfance, Meriem Chorfi, a, a affirmé qu'un numéro vert sera lancé prochainement, pour faciliter le signalement des enfants en danger. Ainsi que la mise en service du site Internet et l'élaboration d'une banque de données, sur les enfants en danger, en Algérie. Elle a annoncé l'installation prochaine d'une commission nationale permanente, à l'Organe national de protection et de promotion de l'enfance, en application des dispositions de la loi relative à la protection de l'enfant, promulguée le 15 juillet 2015. Cette dernière sera appelée à rendre un rapport annuel, au président de la République sur la protection et la promotion de l'enfance, en Algérie. Elle a, également, souligné que la lutte contre la mendicité des enfants est un dossier prioritaire. Cela concerne, à la fois les enfants algériens et les enfants étrangers qui se trouvent sur le sol national. Mme Chorfi a annoncé, en outre, le lancement d'une campagne pour la promotion des droits de l'enfant, de 3 jours, et ce, du 1er au 3 juin, à la Sablette, à Alger.