Rekhroukh reçoit des députés de l'APN des wilayas d'El Ménéa et d'In Salah    Ligue 1 Mobilis: un ''draw'' CRB-USMA qui arrange le MCA, Biskra lanterne rouge    Eliminatoires mondial féminin: l'Algérie bat le Botswana (4-0) et se qualifie au dernier tour    Unicef: un million d'enfants luttent pour survivre à Ghaza    APN: le groupe parlementaire du parti FLN tient une réunion pour débattre de l'actualité nationale et internationale    Lancement du premier centre de calcul haute performance dédié à l'IA en Algérie : une avancée stratégique vers la souveraineté numérique    Energie et mines : M. Arkab en visite lundi dans la wilaya de Béchar    Hadj 2025 : début lundi de la réservation des billets    La Radio culturelle organise une conférence à l'occasion du 63e anniversaire de l'assassinat de Mouloud Feraoun    Hypocrisie diplomatique: Quand la France accuse l'Algérie en oubliant ses propres privilèges    AADL 3: le téléversement des dossiers via la plateforme numérique sans délai fixé    L'Algérie s'est engagée à autonomiser les femmes et à promouvoir leurs droits politiques et sociaux    Coup d'envoi des "Nuits d'Ouled Djellal du cinéma révolutionnaire"    Circoncision des enfants: le ministère de la Santé rappelle les conditions requises    Ghaza: urgence de redonner l'accès à l'éducation pour les enfants palestiniens    Rebiga préside une réunion de suivi de la modernisation des mécanismes de communication administrative    Nécessité d'instaurer les valeurs de l'éthique commerciale islamique    Ligue 1 Mobilis: le MCA craque et concède le nul face à l'USMK (2-2)    Mondiaux 2025 en salle : Chenitef, seul représentant algérien à Nanjing    Le retour attendu de Belaïli    Championnat d'Afrique de judo : Les sélections nationales en stage de préparation    Une transition menée par les Syriens    L'occupant sioniste multiplie ses agressions contre les mosquées pendant le mois sacré    L'ONU accuse Israël d'actes génocidaires    El-Bayadh Saisie de 1.508 comprimés de psychotropes    Une ville en dégradation    Approche L'obligation du jeûne de Ramadhan selon le Coran et en Islam    Une cérémonie de distinction des lauréates du concours ''Femmes entrepreneures à succès''    Le PPP, catalyseur pour renforcer l'outil national de réalisation    Une pré-qualification pour la compagnie chinoise ZPEC    Ismaël, 21 ans, a mémorisé la moitié du Coran : Son histoire et sa méthode    « Les ténèbres de la conquête : massacres et enfumades en Algérie »    Ouverture de la 17e édition des ''Dourouss Mohammadia''    Epreuves restreignant la dynamique associative en Algérie    « Renforcer l'unité nationale pour faire face aux défis et aux campagnes haineuses contre l'Algérie »    Trois recours reçus par la Cour constitutionnelle        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Les vieux démons du Rif
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 15 - 06 - 2017

La visite du président français Emmanuel Macron au Maroc externalise la crise dans le Rif et la place forcément dans son agenda lors de ses entretiens à Rabat. Interpellé par des ONG françaises et maghrébines à la veille de sa visite à Rabat sur la répression et les arrestations au sein du Hirak, le mouvement populaire de protestation, le chef de l'Etat français devra en parler au monarque marocain. D'autant que la contestation contre la répression, la corruption et la marginalisation du Rif et l'emprisonnement de ses militants ont provoqué à l'étranger un immense élan de sympathie et dans le royaume une vague de soutien et de solidarité des ONG, des associations, de partis et, surtout, d'Al Adl Wal Ihsane, l'association islamique de feu Cheikh Yassine, que le Palais redoute, même du temps de Hasssan II, au point qu'il l'a interdit. En fait, la venue de Macron intervient au mauvais moment pour la monarchie marocaine, qui éprouve les pires difficultés à gérer une énième crise sociale et politique, et à ne répondre que par la répression et la démonstration de force, quand les Marocains attendent des décisions courageuses pour améliorer leurs conditions de vie, en particulier dans les zones rurales, et pas seulement dans le nord, souvent manquant du minimum de confort social. La contestation dans le Rif, les manifestations qui s'y déroulent depuis octobre dernier, ne sont que les signes grandeur nature d'un extrême déphasage entre le gouvernement, l'Etat marocain représenté par le roi, et le peuple.
Ce qui s'est passé en octobre dernier à Al Hoceima, la mort d'un poissonnier dont la marchandise avait été injustement saisie et détruite, aurait pu avoir rapidement des solutions moins dramatiques, et déjà oublié ailleurs. Mais, la particularité du Makhzen comme beaucoup de régimes monarchistes arabes, et que la marche nationale de dimanche à Rabat avait férocement dénoncée, est qu'il ne vit que par la force, la répression et l'injustice sociale et la castration politique. Or, la montée progressive de la contestation populaire, qui s'est emparée de tout le nord du Maroc, et gagne d'autres régions du pays, semble avoir tétanisé les autorités marocaines, qui n'éprouvent au demeurant aucune envie, ni courage, de tout simplement développer un discours moins démagogique, et d'instaurer un dialogue pour sortir le pays de cette crise qui risque d'agrandir les fractures sociales, et d'isoler davantage le Palais du peuple.
Un signe qui ne trompe pas: incapable de trouver des solutions démocratiques à la crise, dans le Rif, le roi a repris les mauvais réflexes de la monarchie.
Faire intervenir les islamistes du PJD pour calmer la situation.
Ce que les islamistes marocains ont refusé, comme ils ont refusé de jouer les médiateurs dans une crise qui concerne aujourd'hui tous les Marocains. S'y engouffrer pour sauver la face au roi est politiquement suicidaire dans la conjoncture actuelle. Le parti de Benkirane ne veut pas intervenir dans une crise sociale qui pourrait le discréditer, même s'il n'a donné aucune consigne de soutien au mouvement Hirak.
Par contre, la justesse des revendications des populations du Rif et des militants du Hirak, dont une centaine sont en prison, a fait lever les Marocains, qui ont adressé un sérieux avertissement au gouvernement et au roi, qu'ils sont tous concernés par ce qui se passe dans le nord du pays. Face à la montée de la contestation dans le Rif, la solidarité des Marocains avec les populations rifaines, le soutien des ONG et de la société civile aux militants du Hirak, des partis de gauche et des syndicats, le Makhzen n'aura que deux choix : soit brider encore plus la contestation, soit faire machine arrière. Dans les deux cas, la gestion catastrophique des crises larvées dans l'une des régions les plus marginalisées du royaume, aura mis à nu l'incapacité du Makhzen à trouver des solutions à ses vieux démons dans le Rif.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.