«Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale n'a envoyé aucun signe rassurant aux pharmaciens, lors de ses déclarations, faites le 8 juillet, à certains médias», estime Messaoud Belambri, président du Syndicat national des pharmaciens d'officine (SNAPO). Selon lui, les adhérents du SNAPO maintiennent le mot d'ordre de grève pour le mercredi 12 juillet, et se disent prêts à durcir leur mouvement. «Nous n'arrêtons pas de dire que les négociations en cours sont bloquées, et ils nous renvoient vers un nouveau round de discussion avec les DG de la CNAS et de la CASNOS, ce lundi 10 juillet, sans aucune promesse d'apaisement mais en nous demandant plutôt de tenir compte de la situation des caisses, alors qu'ils ne veulent pas du tout tenir compte de la situation des officines et de nos arguments», affirme M. Belambri. Pour le président du SNAPO, les déclarations du ministre du Travail sont un «très mauvais signe envoyé aux pharmaciens d'officine qui sont, extrêmement, déçus par cette position». Cette attitude du ministre du Travail, «qui n'a pas encore répondu à notre demande d'audience», risque de «provoquer le durcissement du mouvement et même d'aller à la grève nationale du tiers payant pour une durée illimitée», affirme notre interlocuteur. Devant ces blocages, «l'intervention du Premier ministre devient inévitable», nous a déclaré, hier, M. Belambri qui venait, juste, de sortir d'une audience accordée par le ministre de la Santé, à une délégation du SNAPO. Pour Messaoud Belambri, il ne fait, aucun doute, que la volonté du ministère du Travail est affichée depuis longtemps sur cette question de la suppression des incitations aux pharmaciens et aux producteurs de médicaments, pour faire la promotion du générique et donc de faire des économies sur les dépenses de médicament. Il rappelle une directive écrite, émanant du ministère du Travail, aux différentes caisses de supprimer ces incitations. «Nous sommes invités, ce lundi, à un énième round de discussions avec les responsables de la CNAS et de la CASNOS, mais nous ne nous faisons, aucune illusion, sur l'issue de ces discussions. Nous voulons être reçus et écoutés. Pour le moment ils ne nous écoutent pas. Nous voulons une discussion de rang ministériel. Nous souhaitons rencontrer M. le ministre du Travail pour lui exposer, directement nos arguments et nos préoccupations», affirme, encore, le président national du SNAPO.