La prestigieuse rue Melinette et ce qui reste de ses trottoirs, longeant cinq localités côtières situées sur le territoire de la municipalité d'Aïn El-Turck, qui prend naissance à hauteur de la place du 20-Août pour aboutir un peu plus de trois kilomètres plus loin à Trouville, a énormément perdu de son aura. Jadis lieu où s'épanouissait la badauderie après le crépuscule et où les senteurs de jasmins taquinaient agréablement l'odorat du promeneur en embaumant l'air iodé, cette rue s'est malheureusement transformée en un circuit de courses automobiles et de motos de toutes cylindrées. En effet, en quête vraisemblablement de sensations fortes, certains automobilistes n'hésitent pas à appuyer sur le champignon sans se soucier des dangers auxquels ils exposent le piéton, notamment les écoliers fréquentant les établissements scolaires jalonnant cette rue. Cela a été d'ailleurs à l'origine d'un nombre indéterminé de collisions entre des véhicules. Des particuliers ont installé eux-mêmes des ralentisseurs après avoir vainement signalé le phénomène aux responsables. Toujours est-il qu'ayant nécessité un important apport financier pour la restauration de la chaussée après l'installation d'un collecteur de redimensionnement du réseau des eaux usées, la rue Melinette a subi depuis des détériorations par endroits après des travaux effectués en sous-sol par des sociétés sous-traitantes, affiliées à des entreprises publiques, qui ne semblent pas s'être préoccupées outre mesure des règles élémentaires, clairement notifiées sur le cahier des charges. Les averses ont, à chaque fois, mis à nu ces carences, sans pour autant interpeller les responsables de ces entreprises. Il importe de noter à ce sujet que les autorités locales ont décidé quelques mois auparavant pendant une certaine durée de geler les autorisations de voiries formulées par les entreprises publiques pour des interventions sur les chaussées nouvellement réhabilitées. Cette décision a été motivée par les cas de récidive. Cette infraction a encore pris plus d'ampleur après le levée de cette interdiction. Il est nécessaire de signaler que ce constat n'est pas uniquement spécifique pour la seule rue en question. Notons encore que certains riverains ajoutent une touche noire supplémentaire à ce tableau peu reluisant en déposant des déblais et autres déchets de matériaux de construction provenant des aménagements d'habitations, sur les trottoirs de cette rue qui représente un véritable pan de l'histoire contemporaine de la commune d'Aïn El-Turck. Il y a lieu de rappeler que dans le cadre du programme 2016, relatif au plan communal de développement, PCD, la daïra d'Aïn El-Turck a formulé 62 propositions de réalisation de projets d'utilité publique qui devront contribuer à l'amélioration du cadre de vie de la population de cette contrée côtière, confrontée à une démographie galopante, et représentant le lieu privilégié pour un séjour d'agrément au bord de la mer, pour des millions de vacanciers de différentes régions du pays. Parmi ces projets figure entre autres l'aménagement du boulevard Melinette pour un apport estimé à 17 millions de dinars. Malheureusement à ce jour aucune opération n'a été entamée pour tenter de réhabiliter la prestigieuse rue Melinette qui, hélas, tombe en décrépitude au grand dam des riverains.