La fédération algérienne des consommateurs a révélé dans un communiqué rendu public que les résultats des analyses biologiques effectuées sur la viande putréfiée de l'Aïd ont montré l'existence en grande quantité de bactéries, la pseudomonas aeruginosa responsable directe de la putréfaction de la viande fraîche. La fédération a affirmé également que selon l'enquête qu'elle a menée et les experts en biologie et en science vétérinaire qu'elle a consultés, l'apparition de cette bactérie d'une quantité aussi importante dans la viande est le résultat d'une mauvaise alimentation du bétail. Selon la fédération, les animaux ont été engraissés par un surdosage de compléments alimentaires, destinés généralement aux volailles et parfois par le mélange de ces compléments alimentaires avec les déjections de volaille. La fédération considère que le phénomène a été amplifié par le non-respect des conditions d'hygiène alimentaire du bétail et aussi le non-respect des conditions de transport et de vente, d'abattage et de conservation de la viande. Pour éviter que ce même scénario ne se répète l'année prochaine avec tout le préjudice moral et financier qu'a subi le consommateur, la fédération appelle le Premier ministre, le ministre de l'Agriculture et le ministre du Commerce à prendre les mesures qui s'imposent telles que la mise en place d'un système de traçabilité pour le cheptel à travers le territoire national, la mise en place d'un modèle d'alimentation spécifique pour chaque catégorie d'animaux, la lutte contre la vente libre des médicaments vétérinaires et la dotation des laboratoires publics de moyens d'analyse nécessaires pour le contrôle des résidus des médicaments vétérinaires dans la viande animale. Contacté hier, le président de la fédération, M. Zaki Hariz, a insisté sur l'urgence de l'application du décret exécutif 66 -16 du 16 février 2016, relatif au bon de transaction commerciale, imposé aux agriculteurs, aux pêcheurs et aux artisans. Seul document qui peut permettre au consommateur de déposer plainte contre le vendeur en cas de problème. Actuellement, nous a expliqué le président de la fédération, «le consommateur ne détient aucun document légal qu'il peut présenter à la justice. Même s'il a identifié le vendeur, il ne dispose, cependant, pas de PV des services vétérinaires, comme document d'expertise prouvant que la viande est putréfiée. Il ne peut donc pas espérer une indemnisation pour le préjudice causé». La fédération a reçu après la fête de l'Aïd une vingtaine de plaintes des consommateurs d'Oran, Alger, Sétif, Tipaza. Ces plaintes restent sans suite en l'absence de cadre légal permettant au citoyen de déposer plainte en cas d'escroquerie lors de l'achat d'un mouton.