L'Algérie est considérée comme étant un pays d'endémie hydatique. Cette maladie qui est une infestation parasitaire endémique dans de nombreuses régions d'élevage de moutons et de bovins, pourrait être facilement évitée ou éradiquée. Et ce, par de simples gestes d'hygiène, des recherches pour identifier les souches qui existent dans nos régions, afin de trouver le vaccin approprié à nos animaux. Contrôle rigoureux des abattages et enfouissement en profondeur des viscères des animaux atteints. Le Pr Karima Achour, chef de service de chirurgie thoracique au CHU de Bab El Oued et présidente de la société algérienne d'échinococcose, a affirmé, lors d'une conférence débat sur les maladies hydatiques, au forum de la santé, à Alger, que «plus d'une centaine d'interventions chirurgicales sont effectuées annuellement dans notre pays». Elle déplore l'existence des formes compliquées de la maladie, qui sont parfois fatales pour l'homme. Et d'affirmer que les structures hospitalières enregistrent un taux élevé de récidive, et ce en l'absence totale de traitement. Sur ce dernier point précis, la conférencière a expliqué que les médicaments qui stabilisent la maladie n'existent pas depuis deux ans en Algérie. Soulignant qu'il y a des protocoles qui sont mis par l'OMS, stipulant le fait que le malade atteint doit impérativement prendre ces médicaments, avant et après l'opération. Et ce, pour éviter la récidive «qui est très importante en Algérie, des malades sont opérés 6 fois et plus». Elle a également affirmé qu'un dossier pour la fabrication de ces médicaments (générique) au niveau locale est en voie de validation, soulignant que le dossier est entre les mains du ministère de la Santé. «On attend la validation pour fabriquer ces médicaments localement en suivant ainsi l'exemple de la Chine, l'Amérique Latine et la Turquie», dit-elle. En attendant ces médicaments, le Dr suggère de s'attaquer à la source du mal. Pour elle, il faut vermifuger les chiens ; au pire, il faut abattre les chiens errants. Les ovins et les chameaux doivent être vaccinés, et ceux qui ont attrapé la maladie, il faut faire attention à leurs viscères. Et de recommander un bon contrôle au niveau des abattoirs. Karima Achour regrette le fait que notre pays est dans l'état endémique ou lieu d'être à l'état sporadique. On avait déjà parlé de cette maladie et les dispositions qu'on devait prendre pour l'éradiquer dans les années 50 et les années 80, mais malheureusement l'on parle sur les mêmes problèmes en 2017. Pourtant, affirme-t-elle, «En Australie, en Europe de l'Est et l'Ouest on a éradiqué cette maladie. Aux Etats-Unis on ne parle plus des maladies hydatiques». La conférencière a affirmé que l'Algérie abritera, du 4 au 7 octobre prochain, un congrès mondial sur le kyste hydatique en présence de représentants de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Un congrès qui permettra de dégager un plan d'action de lutte contre cette maladie, en espérant bien évidemment son application par toutes les parties prenantes.