L'Ontario, province canadienne à dominante anglophone, se tourne vers l'Algérie et le Maroc pour augmenter le nombre d'immigrants francophones qui s'y établissent. Selon le média franco-ontarien TFO, Toronto a signé, vendredi dernier, un accord sur l'immigration avec le Canada en mettant en place une «Destination Ontario Francophone» qui visera en particulier les candidats à l'immigration algériens et marocains. «Nous planifions une Destination Ontario au début de l'an prochain, spécifiquement au Maroc et en Algérie », a annoncé Laura Albanese, ministre ontarienne des Affaires civiques et de l'Immigration. De son côté, Ahmed Hussen, ministre canadien de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, a déclaré que «nous ne voulons pas seulement atteindre les cibles, mais bien les dépasser», en référence à l'objectif fédéral d'immigration francophone qui est de 4,4%, en instaurant un quota minimal de 5% pour les immigrants originaires de pays francophones malgré un programme d'entrée expresse pour les nouveaux arrivants de langue française. La province la plus populeuse au pays compte développer une stratégie de recrutement et de promotion pour rejoindre cette clientèle spécifique. Cela inclurait notamment une campagne de promotion à l'attention des pays du Maghreb, selon toujours TFO. Ainsi, de plus grands moyens d'intégration doivent, également, être mis en place dans les communautés francophones minoritaires. Pour le moment, le nombre précis d'immigrants francophones visé n'est pas encore communiqué, alors que la stratégie complète du volet francophone sera dévoilée d'ici quelques mois, en 2018, explique la même source d'informations. Plus de 100.000 nouveaux arrivants, par année, s'installent en Ontario, première destination en importance au Canada. L'entente signée vendredi fixe des priorités en matière de sélection et prévoit des investissements de 91 millions de dollars dont 21 millions afin de mieux former les immigrants aux besoins du marché du travail dans la province. Traditionnellement, l'Ontario n'est pas la destination de prédilection de la communauté algérienne qui lui préfère encore très largement le Québec, plus francophone. Mais certains commencent à se laisser séduire par les nombreuses opportunités qu'offre la province. En effet, et si en 2016, ils étaient seulement 70 Algériens, sur 2.820 d'entre eux, à devenir résidents permanents en Ontario, selon les chiffres fournis par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), ils sont de plus en plus nombreux à migrer entre les provinces canadiennes particulièrement du Québec vers l'Ontario. Selon des témoignages recueillis par TFO, il existe une plus grande solidarité au sein de la Communauté francophone à Toronto en général, et algérienne en particulier. Une communauté s'est regroupée sur divers forums, notamment via un groupe sur Facebook qui permet, depuis 2011, d'échanger des conseils et de répondre aux nombreuses questions des candidats à l'immigration en Ontario. Selon l'administrateur du groupe, «la majorité des questions que nous recevons concernent le travail, le coût de la vie en Ontario et les études. Beaucoup se demandent s'ils vont pouvoir survivre en français dans la province». Selon lui, le groupe de 551 personnes qui se retrouve sur la page Les Algériens de l'Ontario' se divise entre ceux qui vivent au Québec et ceux qui sont encore en Algérie.