Les hépatites virales aiguës représentent désormais un défi majeur pour les autorités sanitaires. Ces infections qualifiées par les médecins d'épidémie silencieuse progressent parmi la population, car la majorité des personnes contaminées ignorent pendant longtemps leur infection et se trouvent ainsi exposées à un risque élevé de développer une maladie chronique du foie (57% des cas de cirrhose du foie et 78% du cancer hépatique primaire sont causés par des hépatites virales). 246 cas d'hépatites virales B et C ont été recensés par les services sanitaires à l'hôpital d'Oran, a-t-on appris de sources autorisées dans cet établissement hospitalier. Il s'agit de 109 cas d'hépatite B (VHB), une maladie très contagieuse, 100 fois plus que le sida, très résistante et se transmet par des outils mal stérilisés, et de 137 cas d'hépatites C. Le virus de l'hépatite C peut entraîner à la fois une infection hépatique aiguë et chronique, dont la gravité est variable, pouvant aller d'une forme bénigne qui dure quelques semaines à une maladie grave qui s'installe à vie. Ce virus est transmis par le sang et les modes d'infection les plus fréquents résultent de l'exposition à de petites quantités de sang, se produisant lors des injections à risque, de soins à risque et de la transfusion de sang ou de produits dérivés pour lesquels il n'y a pas eu de dépistage. À l'échelle mondiale, environ 71 millions d'individus sont porteurs chroniques de l'hépatite C. Pour un nombre important des personnes atteintes par la forme chronique de la maladie, l'infection évolue vers la cirrhose ou le cancer du foie. Les médicaments antiviraux permettent de guérir plus de 95% des personnes infectées par le virus de l'hépatite C, réduisant ainsi le risque de décès par cancer hépatique ou par cirrhose, mais l'accès au diagnostic et au traitement est insuffisant. Le traitement de l'hépatite C est disponible en Algérie grâce à l'introduction des nouveaux médicaments commercialisés sur le marché mondial. Il suffit, selon les médecins, de simples mesures préventives pour réduire la transmission des hépatites virales comme la vaccination, le respect des mesures d'hygiène, le dépistage précoce et la sécurité des transfusions. Dans la wilaya d'Oran, les hépatites causées souvent par la consommation de produits ou d'eau impropres à la consommation font des ravages parmi les enfants scolarisés. Les deux tiers des cas atteint d'hépatite hydrique ont été recensés dans les écoles primaires. L'hépatite, terme général désignant l'inflammation du foie, a un certain nombre de causes infectieuses et non infectieuses. Deux des virus qui causent l'hépatite (hépatite A et E) peuvent être transmis par l'eau et les aliments. L'hygiène est donc importante dans la lutte contre ces virus. Parmi les causes infectieuses, l'hépatite A et E sont associées à des approvisionnements en eau insuffisants ainsi qu'à un assainissement et une hygiène de mauvaise qualité, entraînant une infection et une inflammation du foie. Il est à noter que des journées de sensibilisation et de dépistage par tests salivaires fiables pour détecter le VIH et l'hépatite C sont organisées au conseil scientifique de l'hôpital d'Oran jusqu'à fin décembre par le service des maladies infectieuses (ex- Garnison).