Infection Hépatites A, B, C, D, E? toutes aussi fréquentes les unes que les autres. Variant de la banalité à la mortalité, elles nécessitent toutes une attention et un suivi médical minutieux. Les hépatites sont l?ensemble des manifestations cliniques et biologiques en rapport avec une atteinte hépatique aiguë ou chronique. Les causes sont multiples, allant d?une étiologie virale, alcoolique, médicamenteuse ou auto-immune. Elles s?accompagnent biologiquement d?une augmentation des transaminases, signe de l?existence de lésions hépatiques. L?hépatite virale est une infection virale avec inflammation hépatique et mort des cellules hépatiques. Elle est provoquée par de nombreux virus : A, B, C, D, E, cytomegalovirus, herpès virus, Epstein Barr virus? L?hépatite virale A C?est la plus fréquente et elle est toujours aiguë. Elle est responsable d?épidémies dans les collectivités (écoles, crèches?), en intra-familial et lors des voyages dans des pays à forte endémie. Elle survient généralement dans l?enfance, mais aussi chez les adultes jeunes, dans les pays développés, mais surtout en Afrique et au Sud-Est asiatique. Le virus responsable, picorna virus à ARN, est transmissible par ingestion d?eau souillée, aliments souillés (légumes, fruits, crudités?) et par des mains souillées par des selles infectées. L?affection est pratiquement toujours bénigne, et peut-être asymptomatique dans 90% des cas. Son traitement est surtout préventif, réunissant règles hygiéno-diététiques (hygiène élémentaire des mains et des aliments) et vaccination pour les adultes et les enfants, recommandée pour les voyageurs en régions endémiques, le personnel médical, paramédical, des crèches et des chaînes alimentaires. L?hépatite virale B Elle est plus complexe que l?hépatite A, puisqu?elle peut passer de l?aigu à la chronicité. Sa transmission se fait selon quatre modes : 1- par voie sanguine (transfusion, matériel non stérilisé, piqûres accidentelles, percing, tatouages?) 2- par voie sexuelle 3- Par voie périnatale : une mère atteinte qui infecte son f?tus. 4- Par voie horizontale (salive), en utilisant la brosse à dents d?un malade, par exemple. Les sujets à risque sont donc les polytransfusés (hémophiles?), les sujets à partenaires multiples avec des rapports non protégés, les enfants nés d?une mère infectée et l?entourage familial d?un porteur chronique du virus de l?hépatite B. La clinique est riche, selon qu?il s?agisse d?une hépatite B aiguë ou chronique. Aiguë : arthralgie, signes cutanés à type de grattage, éruption cutanée, urticaire et manifestations générales telles qu?une vascularité (inflammation des vaisseaux) sont souvent décrits. Elle dure en moyenne deux mois et ne dépasse jamais les trois mois, l?affection étant attestée par les examens biologiques. Chronique : elle dure plus de six mois. Le risque étant le développement, dans des cas faibles mais existants, vers les cirrhoses du foie dans 30% des cas après 20 à 30 ans et vers le cancer du foie dans 20% des cas après 5 ans, d?où la nécessité de la prévention et du traitement. La prévention réunit règles d?hygiène générale (utilisation de préservatifs, de matériaux à usage unique : seringues?, dépistage biologique sur chaque don de sang et sécurité transfusionnelle) et vaccination (recommandée pour le personnel de santé, les polytransfusés, l?entourage familial des sujets atteints?). Le traitement, quant à lui, peut aller de l?utilisation d?antiviraux à l?hospitalisation et la transplantation hépatique en cas d?hépatite fulminante. L?hépatite D Elle surgit en co-infection avec le virus B de l?hépatite B, ou en surinfection chez les porteurs sains ou chroniques de l?hépatite B. Elle ne survient jamais seule ; sa forme aiguë peut être très grave, avec possibilité de passage vers la chronicité. L?hépatite C Son principal mode de transmission est sanguin, par du sang contaminé. Les autres modes sont peu fréquents (sexuel et péri-natal). Dans sa forme aiguë, elle peut passer souvent inaperçue (dans 90% des cas, elle est asymptomatique). La biologie pauvre ne fait découvrir l?affection qu?au stade de la cirrhose (complication fréquente et grave). La symptomatologie, quand elle existe, nous met en présence de vascularité, d?un trouble thyroïdien et de sécheresse des muqueuses à l'origine de l?absence de larmes, de sécrétions nasales ou vaginales et de salive. Les formes aiguës graves sont rares, voire exceptionnelles. Les formes chroniques sont découvertes au stade de cirrhose hépatique ou de cancer ; c?est la biologie qui pose le diagnostic. Son traitement est univoque, faisant appel aux règles d?hygiène et de sécurité transfusionnelle. Aucun traitement ou vaccin n?a été découvert à ce jour pour les formes aiguës. En revanche, des anti-viraux sont utilisés dans le traitement de la forme chronique active avec à la biologie, la réplication virale. (à suivre...)