Vitesse excessive du train, exposition au danger, nuisance sonore, fissuration des constructions, absence de barrières et de clôtures de protection le long des voies ferrées, les reproches des riverains des quartiers de Pomaria (Kiffane), Pasteur, Ain Nedjar, Sidi El Haloui, Bab Wahran, Makhoukh et Mansourah ne manquent pas après le décès d'un jeune de 22 ans qui a été mortellement heurté la semaine dernière par le train de voyageurs reliant Maghnia à Tlemcen au niveau de la cité de Pasteur, au moment où il traversait la voie ferrée. L'émotion est très palpable dans cette cité résidentielle de la ville Tlemcen, qui a enregistré, rappelons-le, un accident similaire le mois de mai dernier, qui a coûté la vie à un enfant de 12 ans. Les riverains affirment qu'ils ne sont pas contre le train mais ils demandent de préserver la vie des citoyens et d'instaurer des mesures de sécurité, de limitation de la vitesse du train et d'assurer la qualité de vie des quartiers traversés. «Mon cousin Mehdi a été surpris par la grande vitesse du train qui revenait de Maghnia au moment où il voulait franchir à pied la voie. Tout ce que l'on demande, c'est que ces trains qui traversent la ville de Tlemcen et Mansourah réduisent leur vitesse pour éviter d'autres victimes. Aussi, je tiens à démentir les rumeurs selon lesquelles le défunt Mehdi était à bord d'une moto lorsqu'il a été mortellement touché par le train. Mon cousin tentait de rejoindre le stade de football de la cité Pasteur où ses amis l'attendaient, mais le train a rattrapé le regretté», confie Moulsehoul. De son côté, M. Bensenane, un riverain de Bab Wahran souligne qu' «il y a beaucoup de carences dans la protection des citoyens au niveau de cette voie ferrée : aux passages à niveau, certaines règles de sécurité sont quasi-absentes, le train roule à grande vitesse dans le grand centre urbain de Tlemcen et l'on sait par exemple qu'à 90 km/heure, il faut 800m pour qu'un train s'arrête, la distance d'arrêt d'un train est 10 fois supérieure à celle d'une voiture, et si un train arrive à grande vitesse, il ne pourra pas s'arrêter ou éviter la personne qui marche ou traverse la voie. Il y a aussi le problème des vibrations qui causent beaucoup de dommages et fissurations aux constructions avoisinant la voie ferrée. La voie n'est pas protégée par des clôtures et beaucoup de personnes marchent le long des voies et exposent leurs vies au danger. Il faut mettre fin à cette situation en clôturant tous les abords du chemin de fer. Personne ne doit accéder à la voie. Il faut également des protections sonores sérieuses». D'autres riverains de Makhoukh insistent sur la signalisation et les dispositifs d'avertissement mécaniques ou électriques aux passages à niveau de cette ligne ferroviaire. «Il faut lancer des campagnes de sensibilisation et d'information et distribuer des guides de sécurité décrivant les dispositifs d'avertissement et panneaux de signalisation que peuvent rencontrer les gens aux passages à niveau et sur le domaine ferroviaire. Les conducteurs et les piétons doivent être bien informés et des conseils de sécurité doivent être diffusés pour sauver des vies», ajoutent les résidents de Makhoukh.