La pièce de rechange automobile n'est pas concernée par la suspension de l'importation, a affirmé le ministère du Commerce. Dans un communiqué rendu public, le département de Mohammed Benmeradi a indiqué qu'il n'a jamais été question de suspendre l'importation de ces pièces «indispensables» pour la maintenance du parc automobile roulant. Selon la même source, l'encadrement des importations récemment établi, ne concerne que les kits de montage destinés à la construction des véhicules automobiles. Ainsi, seuls les constructeurs automobiles, dûment agréés par le ministère de l'Industrie et des Mines, dont la liste est toujours en stand-by, sont autorisés à effectuer les opérations d'importation. Rappelons que le dossier de la pièce de rechange et surtout les dispositifs d'encadrement de l'opération avaient mis en émoi les professionnels du secteur puisque le nouveau cahier des charges relatif à son importation, mis en place par l'ancien ministre Bouchouareb, allait ébranler le marché, d'après le représentant des importateurs spécialisés dans le secteur, Hichem Ouari. Selon ce dernier, les conséquences pourraient être néfastes : 9.000 importateurs et 30.000 points de vente mettront la clef sous le paillasson, générant quelque 20.000 chômeurs. Ceci en plus du fait que les prix vont connaître une hausse de 300%. Le nouveau cahier des charges exige d'importer la pièce détachée depuis le fabricant d'origine. Selon le représentant des importateurs, ce texte a été conçu pour arranger les affaires des concessionnaires qui la vendent 500% plus cher. Hichem Ouari a déclaré que la majorité des importateurs, dont certains exercent ce métier depuis plusieurs années, commercialise de la pièce de bonne qualité. Annoncé en février 2017 au Conseil de la Nation, le projet du cahier des charges est revenu au-devant de la scène à la faveur de l'annonce du ministre de l'Industrie, Youcef Yousfi, qui, lors de sa dernière sortie à Relizane, avait exhorté les opérateurs activant dans le montage automobile à lancer des unités de production de la pièce détachée de première monte et des copies originales adaptables pour subvenir aux besoins du marché national, d'une part, et de produire, à terme, des volumes suffisants destinés à l'exportation, d'autre part. Représentant un coût global de 1,3 milliard de dollars, dont 150 millions de dollars en pièce de rechange et d'accessoires automobiles contrefaits, des importateurs ont, encore une fois, attiré l'attention des pouvoirs publics sur la nécessité de revoir la clause selon laquelle ils devraient s'approvisionner directement chez les maisons-mères des marques automobiles établies en Algérie. En effet, «avec la fermeture et le départ définitif de plusieurs marques n'ayant pas bénéficié d'agréments, le service après-vente en pâtira et le manque de disponibilité de la pièce de rechange se traduira inéluctablement par une flambée des prix et une spéculation sur le marché parallèle», avait témoigné un opérateur. «Le spectre de la flambée des prix est déjà là ! Nous aurons à faire à des augmentations allant de 10 à 40% sur tous les produits. Et si on achète chez la maison-mère ce même produit, le client final payera encore plus cher le produit». Selon les données des concessionnaires automobiles, la pièce adaptable répond, pourtant, aux standards internationaux et représente plus de 60% des parts de marché et des besoins exprimés par le client. Le secteur a généré plus de 46.000 intervenants, près de 400.000 emplois directs et indirects grâce au tissu de distributeurs fort de 10.000 grossistes et 20.000 détaillants. Rappelons qu'en 2015, les importations de pièces de rechange automobile avaient été bloquées depuis les notes de l'Association des banques et établissements financiers (Abef) des 9 et 13 avril exigeant pour toute domiciliation bancaire des documents prouvant la conformité des véhicules importés suivant l'arrêté du 23 mars 2015 (obligation notamment de doter les véhicules neufs importés de dix équipements de sécurité). Dans une note datée du 5 mai 2015, l'Abef annonçait la reprise des importations. L'importation de pièces détachées n'entre pas dans le champ d'application de l'arrêté du 23 mars 2015. Le nouvel agrément de concessionnaire de véhicules neufs n'est pas exigé, ce qui libère l'importation de pièces détachées.