L'article premier de l'ordonnance numéro 67-24 du 18 janvier 1967 spécifie que «la commune est la collectivité territoriale, politique, administrative, économique, sociale, culturelle de base», et d'ajouter que «la commune constitue l'assise de la décentralisation et le lieu d'exercice de la citoyenneté». Ces principes sont affirmés dès 1967 et confirmés par les différentes constitutions, lois fondamentales du pays adoptées. Et si aujourd'hui, on célèbre cet événement avec la création de cette cellule de base de la pyramide politique de l'Etat algérien, c'est que beaucoup d'eau a depuis coulé sous les ponts. Si Ali Alia (82 ans), premier P/APC de Tébessa élu au suffrage universel direct, se rappelle ces moments historiques de l'Algérie indépendante. Après avoir assumé les tâches d'une période de transition, de l'indépendance jusqu'à cette date, passation des pouvoirs entre l'administration coloniale et celle de l'Etat algérien naissant. Si Ali Alia était également membre de l'Assemblée constituante nationale élue le 20 septembre 1962. Il nous dira qu'il travaillait avec un personnel quasiment de nationalité française, et il fallait beaucoup de temps pour mettre en place les rouages d'une administration locale algérienne, tout en œuvrant dans l'urgence pour répondre aux besoins de la population, à la sortie d'une guerre coloniale meurtrière. Durant ce temps, la commune jouissait de larges prérogatives; l'ancien maire nous parle des premières réalisations, une école primaire, quelques logements pour accueillir les réfugiés rentrés au pays, la distribution des aides aux plus démunis et ils étaient nombreux. De nos jours, on commémore cette date du 18 janvier, instituée Journée nationale de la commune, tout en évoquant les noms des anciens chefs de l'exécutif communal, vivants ou disparus. Ceux qui s'étaient donnés corps et âme pour accomplir leurs missions, parfois en ne disposant que de dérisoires moyens. En la circonstance, des festivités ont été organisées pour marquer l'événement, expositions, portes ouvertes, compétitions sportives et hommages rendus aux anciens locataires de l'APC de Tébessa. Et surtout, l'installation du conseil communal (éphémère !), constitué d'enfants et ouverture de sa première session de travail. Une initiative hautement civilisationnelle, s'inscrivant tout droit comme un jalon pour l'instauration d'une culture citoyenne, inculquée aux nouvelles générations. A la croisée des chemins, l'Assemblée populaire communale se trouve dans une situation de mi-figue, mi-raisin, dans une conjoncture socioéconomique peu enviable, en attendant la promulgation du nouveau code de la commune, qui viendrait sûrement clarifier certaines choses et renforcer d'autres acquis.