La grève du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), qui dure depuis trois mois, ne semble pas vouloir prendre fin. En effet, dans le bulletin d'informations du bureau national, en date du 13 février dernier, le syndicat annonce la poursuite de son mouvement de grève jusqu'à la satisfaction totale de ses revendications. Une conséquence directe du refus du ministère de l'Education nationale de donner suite à la proposition de médiation conduite par un groupe de personnalités, à leur tête Ali Aiya, imam d'une mosquée à Alger, et Me Nadjib Bitam, l'avocat du ministère de la Communication dans l'affaire El Khabar-Rebrab. «Après que le syndicat a accepté l'offre de médiation de personnalités judiciaires et religieuses en vue de trouver une solution au conflit entre le syndicat et la tutelle, nous enregistrons la désillusion des initiateurs de cette démarche devant le refus des responsables du ministère de leur proposition dans le fond et dans la forme», explique le document signé par le coordinateur national du Cnapeste. Pour le Conseil, il est inconcevable que la tutelle exige l'arrêt de la grève comme condition sine qua non de la médiation repoussant la rencontre de concertation à dimanche prochain. «Devant l'entêtement des responsables du ministère de l'Education nationale dans leur fuite en avant, au lieu de s'asseoir à la table des négociations pour discuter sérieusement des revendications posées, nous appelons le président de la République à intervenir pour rendre justice aux enseignants», ajoute la même source d'informations. Le Cnapeste rappelle aussi que sa plateforme revendicatrice n'est ni nouvelle ni impossible à réaliser «comme le laisse entendre la tutelle», indiquant également qu'il a saisi le ministère du Travail pour une médiation avec son homologue de l'Education en vue d'ouvrir la porte du dialogue. Pour rappel, il y a trois jours, la ministre de l'Education, Nouria Benghabrit, avait fini par accepter de rencontrer les représentants du Cnapeste. L'initiative de médiation a été lancée, mardi dernier, sur le plateau d'une émission de la chaîne de télévision privée Ennahar qui a annoncé que la ministre a accepté de rencontrer les délégués du Cnapeste dimanche prochain. En contrepartie, elle exige que le syndicat s'engage à suspendre sa grève. Sur un autre plan, le Cnapeste a été fortement critiqué par cinq syndicats du secteur de l'éducation qui ont dénoncé «l'utilisation abusive du droit de grève», l'accusant d'entrave à l'aboutissement du nouveau statut des travailleurs de l'éducation, en décrétant une grève illimitée, «alors que la commission mixte regroupant les représentants de dix syndicats est aux dernières retouches du texte portant l'amendement de l'avant-projet de loi du statut des travailleurs de l'éducation», selon M. Belamouri, président de la fédération Snapap de l'éducation.