La présidente du Conseil national des droits de l'homme (CNDH), Mme Fafa Benzerrouki Sid Lakhdar, a critiqué hier dimanche à Tlemcen les déclarations récentes du ministre des Affaires étrangères du Niger accusant les autorités algériennes de maltraiter les réfugiés subsahariens. Mme Fafa Benzerrouki a précisé, dans une déclaration à la presse en marge d'une session de formation de trois jours organisée sur la torture et les droits de l'homme, au palais de la culture Abdelkader Alloula de Tlemcen, qu'une enquête a été ouverte par le CNDH afin de vérifier les déclarations du ministre des AE du Niger, affirmant dans ce cadre que l'Algérie, qui a intégré dans sa nouvelle constitution (révisée le 6 mars 2016) près de dix-sept dispositions relatives aux droits de l'homme, veille scrupuleusement au respect des règles définies par le droit international des droits de l'homme, les principes universels et traités internationaux, et attache une attention particulière à la dignité des migrants. « L'Algérie déploie de grands efforts pour aider humanitairement les réfugiés et leur assurer les conditions d'une vie décente, ainsi que la scolarisation de leurs enfants. Une journée d'études sera organisée dès la semaine prochaine sur la question des réfugiés dans notre pays, et nous nous attendons à la création d'un centre national pour les réfugiés et demandeurs d'asile et ce, après la mise en place d'une législation sur ce phénomène », a-t-elle notamment indiqué. Situant les grandes lignes du processus de promotion et de protection des droits de l'homme en Algérie, Mme Fafa Benzerrouki a souligné, devant un parterre composé essentiellement d'autorités locales, représentants de l'institut des droits de l'homme de Genève, présidents de commissions nationales de la Tunisie et de l'Algérie, magistrats, policiers, gendarmes, avocats, ainsi que des membres de la société civile, que « le Conseil national des droits de l'homme est une institution totalement indépendante sur le plan juridique, politique et financier. De ce fait, six commissions permanentes ont été instituées au sein du CNDH pour se consacrer aux droits politiques et civiques des citoyens, aux questions économiques, sociales, environnementales et culturelles, aux enfants, femmes et personnes vulnérables, à la médiation, au mouvement associatif et aux questions juridiques. Le CNDH a également procédé à l'installation de 5 délégations exécutives régionales au niveau de Bechar, Ouargla, Constantine, Oran et Alger, ainsi que la désignation de correspondants au niveau de chaque wilaya pour aider et transmettre des rapports aux délégués sur la situation des droits des citoyens et se rapprocher du citoyen ». Par ailleurs, la présidente de la CNDH a souligné que des recommandations et des propositions seront dégagées à l'issue de ces jours de formation pour enrichir le rapport final qui sera soumis au président de la République. Selon Mme Fafa Benzerrouki, des visites d'inspection aux différents établissements pénitentiaires, hospitaliers et scolaires seront effectuées, lors de ces journées, pour s'enquérir de visu sur la situation des droits de l'homme dans ces lieux.