Lors de sa réunion du 2 mars, la première après la tenue du 5ème congrès ordinaire du parti, le secrétariat national du RCD a relevé « l'incapacité manifeste du gouvernement à prendre en compte la multitude de revendications et de mouvements sociaux qui touchent la majorité des secteurs ». Le RCD estime que la « dégradation du climat social et économique nécessite plus que des mesures de replâtrage en attendant la présidentielle de 2019 », note un communiqué du parti. « Les mouvements des enseignants, des médecins-résidants ou des retraités de l'Armée ne trouvent comme réponses que des dispositifs policiers et une instrumentalisation éhontée de la justice pour empêcher l'expression pacifique de leurs revendications dans les espaces publics », affirme le SN du RCD, remarquant qu'il « a fallu le déclenchement des manifestations des élèves pour que le tête-à-tête entre les syndicats des enseignants et le ministère de tutelle soit rompu par l'intervention de la présidence de la République ». « Dans cette affaire qui a duré près de deux mois et dans d'autres, le Premier ministre s'est muré dans un silence », ajoute le RCD. Le parti considère que « l'intervention «des hautes autorités du pays» (communiqué de suspension de la grève rendu public par le Cnapeste), dénote de la peur des pouvoirs publics et de la fragilité de la paix sociale ». « Le RCD a, de tout temps, appelé au dialogue dans la résolution des conflits. Mais la négociation suppose des parties à égalité et non des cérémonies médiatiques pour avaliser des décisions prises ailleurs comme dans les rituels des tripartites », ajoute le communiqué. A propos de l'industrie automobile, le communiqué du SN du RCD estime que « la réponse à la volonté du Premier ministre de restreindre le nombre d'opérateurs dans le domaine automobile à moins de 10 est symptomatique de sa mise à l'écart des centres de décisions ». « Une quarantaine de marques est sur le point d'être agréée dans une sorte d'opération de « tawzi3 el arbah » (partage des bénéficies chère à la défunte gestion socialiste des entreprises (GSE)) », lit-on dans le document. Par ailleurs, « en cette veille du 8 mars, journée internationale de la femme », le RCD « salue les luttes des femmes pour l'égalité en droit et réitère son combat pour l'abrogation d'un code de la famille voté par l'Assemblée du parti unique à la faveur de la montée des fondamentalismes qui ont ruiné le pays ».