Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), membre actif de la CNCD, a estimé dans un communiqué rendu public que «l'intervention du chef de l'Etat a le mérite de confirmer une donnée : le système politique algérien est fossilisé». Pour le RCD qui note qu'il n'y a dans le discours du Président «aucun écho de l'exaspération populaire», «son propos ne s'adresse pas au citoyen». «Après des mois d'émeutes et de manifestations, onze morts, dont six par immolation, un spectre sort de l'ombre pour annoncer que le système en place revendique un bilan moral, politique, économique, social et sécuritaire des plus honorables», écrit encore le RCD qui regrette que «la corruption qui ronge l'Etat et la société, les manifestations violemment réprimées, la misère sociale, la détresse de la jeunesse, la censure qui étouffe la nation n'ont même pas été évoquées» ainsi que «les bouleversements historiques caractérisant les scènes nationales et régionales». Plus fondamentalement, pour le RCD «le discours du 15 avril souligne le refus obstiné du régime de se départir de sa tentation tutélaire pour se concevoir comme un acteur politique parmi d'autres». La révision de la Constitution subira, selon le parti de Saïd Sadi, «les mêmes procédures que les précédentes». «Les médias audio-visuels (…) sont encouragés à parfaire leur propagande», a estimé le RCD. «La dernière sortie du chef de l'Etat porte la marque de fabrique d'un système solidaire», note encore le RCD qui affirme que «le replâtrage du système auquel invite le chef de l'Etat a été testé à maintes reprises» et a «systématiquement conduit à la prolongation et l'aggravation de la crise».