L'art oratoire ça s'apprend Notre culture algérienne, dans l'état actuel des choses, n'a jamais permis d'exhausser l'écrit de la façon la plus étendue. Déjà depuis l'enfance, à partir de l'école primaire d'hier, on était soumis à écrire avec la plume et l'encre selon un art du beau et de l'agréable au lieu d'un stylo Bic d'aujourd'hui, un effort considérable était déployé pour calligraphier proprement un mot, une phrase, un paragraphe afin de bien le mémoriser et donc l'enfoncer dans la tête. L'écriture était un art, cet art était soumis à l'enfant d'hier quotidiennement avant même d'appendre à lire ce qui a été écrit. Lire et écrire passent par l'école. Durant tout le cursus primaire l'enfant écrit, Dans le moyen l'élève écrit, Dans le secondaire le lycéen écrit, Dans le supérieur l'étudiant écrit, Et dans la vie professionnelle on devient plus un écrivain pour toute correspondance. L'oral n'est pas pris pédagogiquement et sérieusement en considération, quoi que ce soit bon de parler quand on ne sait pas écrire. Donc apprendre à écrire est une priorité avant le parler, ce qui fait que l'oral est écarté très souvent de la pédagogie scolaire. Avant d'apprendre à écrire, l'enfant commence à parler, en répétant sans cesse les mots de sa propre mère. Elle lui apprendra la première leçon «vas-y dire tfou à ton papa !» et de son père en écoutant et en répétant et en mémorisant sans aucun complexe enfantin, ni autre considération comportementale. Alors quand l'enfant grandira, la peur de répondre à l'instituteur ou au prof qui lui pose une question et dont l'enfant, l'élève ou même l'étudiant connaît parfaitement la réponse mais quelque chose le retient de répondre ou bien pour «monter au tableau» comme on dit, afin de d'exposer, de réciter, de parler, d'expliquer face à ces camarades de classe.. c'est le trac et la timidité qui le retiennent, le hantent. Cet état est dû en premier lieu à ce manque d'apprentissage de la langue parlée, c'est une pratique qui se façonne par répétition qui lui permettra de savoir bien parler. Bien parler s'apprend Le parler est un art qui s'apprend et qui repose sur du savoir, des connaissances en plus du langage acquis. Bien parler, c'est être à l'aise à l'oral, avoir confiance en soi, pas de trac, sûr de soi, point de timidité qui font des blocages sur des choses à dire, à bien dire, de savoir aussi répondre, de convaincre, émouvoir et emporter l'adhésion de son auditoire. Cet art devrait être enseigné depuis le bas âge. L'art de bien parler a toujours été cet artifice qui fait de la latitude à toutes nos relations. L'art de bien maîtriser la parole peut nous faire venir à bout de bien des situations difficiles ou le verbe et l'expression font la force de compréhension de l'être. Notre quotidien est façonné par des efforts afin d'être à la hauteur de cette aptitude oratoire ou l'activité du verbe et de l'expression mettront les oreilles des communs des mortels à notre disposition. Pour certains qui pensent, et qui le disent, que si nous parlions bien ou mieux, rien ne changerait dans notre vie tant que la ligne de démarcation n'a pas été bien définie entre le parler vrai et le parler faux. Et pourtant après certains remords combien de fois, on se sent contrarié face à un manque de clairvoyance au fond de soi même ou naît une répugnance qui nous interpelle : «J'aurai dû répondre comme cela, pauvre de moi. Je n'ai pas su lui dire ce qu'il fallait que.. !, je n'ai pas pu trouver les mots qu'il fallait !, pour mieux le convaincre j'ai pas su mettre le sucre de la vérité, peut-être que j'ai trop mis du sel du mensonge» .. Avec les temps qui courent, face aux médias-visions nous sommes bien et même très souvent admiratifs de ceux qui parlent bien. Un tel sait très bien parler, très bien s'exprimer. Savoir bien placer le verbe et l'action. Ce sont de bons orateurs, ils ont aussi ce charisme de bien parler, c'est bien une preuve supplémentaire que ces derniers exercent une certaine grande influence sur nous (esprit faible) par leur bien parler. Ils nous captivent, nous délectent, nous séduisent et souvent arrivent à nous convaincre, parviennent à nous faire aller là où ne voulions pas aller ou plutôt là où ils veulent, une façon de nous «laver le cerveau» (lavage de cerveau). Devant cet état de fait, ces bons orateurs, nous nous trouvons soumis sans toujours en être conscients, à leur influence, à leur pouvoir oratoire magnétisant, peuvent nous amener là ou ils veulent du point de vue idéologique, religieux, politique Prenons l'exemple d'un simple vendeur en utilisant ses propres ressorts de la rhétorique ou bien de l'éloquence. Ce vendeur spécialiste dans son métier applique une méthode mercantile, des techniques de vente, peut de cette façon nous coller le bien sans pour autant le vouloir, car il nous séduit par le charme de la voix, des mots, du regard, de son écoute, de peut-être son utilité, de son usage, de son charisme ... Demain, nous serons tous orateurs ? La bonne nouvelle est que la connaissance de ces techniques pourra nous empêcher de tomber dans ces pièges et, mieux, nous permettra de bouleverser favorablement notre vie et particulièrement notre carrière professionnelle ou notre vie amoureuse ou celle de tous les jours. Dans tous les domaines ou contextes dans lesquels nous existons, nous travaillons, nous distrayons nous échangeons. Que nous soyons fonctionnaires, artistes, artisans, commerçants, étudiants, élèves, chômeurs indépendants, salariés ou de profession libérale, nos affaires nécessitent bien sûr des contacts réels, des tête-à-tête ou des réunions, des assemblées générales, au cours desquels nous serons jugés sur nos qualités oratoires. Les qualités oratoires dépendent de nos influences, de notre éducation, de nos connaissances, de nos recherches, de nos interactions sociales ou autres qui vont aussi grandement influencer nos qualités oratoires. Qui nous ont permis de passionner l'art du parler, il parait que le bon orateur est celui qui maîtrise le quoi, le quand et le comment. Quoi dire, quand le dire, comment le dire ? That is the Question. L'entourage de tous ceux qui ont réussi dans la vie ont une bonne expression orale, c'est un marqueur social qui vous place dans une situation d'un être sage et éduqué, avoir un savoir-faire et un savoir-être une nature disciplinée qui vous accorde tout un crédit de confiance vis-à-vis des autres de votre entourage. Mirabeau, grand orateur : « L'homme est comme le lapin, il s'attrape par les oreilles» Et comme on ne prête qu'aux riches, enrichir ses qualités d'orateur et charmer les oreilles et l'esprit des autres ne manqueront pas de vous enrichir autrement. Pour lui, l'art de bien parler est à la portée de tous, puisque c'est un savoir-faire qui s'apprend. La véritable encyclopédie de l'art oratoire pour tous, ses techniques sont aujourd'hui reconnues et appliquées tant par les simples amoureux, des poètes, des philosophes de l'art oratoire que par les professionnels de la communication. Les Algériens ne parlent pas, ils crient Dans tous les cafés du coin de la ville, du village et du quartier un brouhaha en charabia se dégage comme une fumée invisible, se sont des mots sans verbe, qui ne prêtent pas à l'action, se sont des mots qui se disputent en l'air pour faire du bruit, qui se cognent pour se mesurer dans un marché de partage de vues, ces vues sont plongées dans une cécité, tout cela pour montrer que l'on veut être celui d'avoir l'éloquence pour un temps mort ou le café express et la cigarette font bon ménage. Mais dans le fond se sont des lambdas qui ne cessent de gesticuler avec des cris pour faire avancer leur chauvinisme. Ne dit-on pas que dans un café tout le monde parle mais personne n'écoute ? exactement pour les femmes : quand elles sont dix qui causent il n'y en a seulement une qui écoute. Et quand tout le monde parle ça fait plus de bruit, par conséquent les paroles des Algériens ne sont au fait que du bruit. Notre école a oublié ou bien n'a jamais su inculquer ce qui relève de nos valeurs anciennes, car dans l'actuel état des choses nous manquons de beaucoup de valeurs, de morales, de normes, de respect, de culture, d'ordre et de discipline, même le devoir et le savoir civilisateur contenus dans nos démos vont vers un «one two three» qui sert plus à développer la philosophie du chauvinisme accompagnée d'un press café, une cigarette et un drapeau à la main. *écrivain