Condamné en août dernier en Israël à 6 mois de détention administrative sans accusation ni procès, l'avocat franco-palestinien Salah Hamouri devait sortir de prison le 28 février dernier, mais il reste derrière les barreaux après que le ministre de la Défense de l'Etat sioniste, l'extrémiste anti-arabe Avigdor Lieberman, ait demandé et obtenu la prolongation de sa détention. Salah Hamouri avait déjà passé trois ans de détention entre 2005 et 2008 sous l'inculpation d'avoir projeté de tuer le rabbin Ovadia Yosef suite à quoi un tribunal militaire lui a infligé une peine d'emprisonnement de sept années, mais a été libéré en 2011 avec un millier d'autres prisonniers en échange du soldat franco-israélien Gilad Shalit capturé en 2006 par un commando palestinien au sud de la bande de Gaza. Depuis, l'avocat franco-palestinien qui a refusé de quitter Jérusalem où il est né, ce à quoi ont voulu le forcer les autorités sionistes, n'a eu cesse d'avoir maille à partir avec les services de sécurité qui ont fini par l'arrêter à nouveau en août 2017 sur simple décision administrative pour laquelle ils ne sont pas tenus de fournir d'accusation. Depuis 2005, date à laquelle Salah Hamouri est victime de l'acharnement judiciaro-policier de la part de l'Etat sioniste, les autorités françaises dont il a la nationalité du pays n'ont que timidement démarché en sa faveur auprès de celles de l'Etat sioniste. Cela bien que Salah Hamouri a toujours clamé son innocence sur les accusations portées à son encontre et que ses internements ont eu des fondements que la justice d'un pays de droit et de démocratie ne peut admettre. Certes, le Quai d'Orsay a fait en quelques occasions part de sa « préoccupation » sur le sort du Franco-Palestinien, mais jamais en insistant et en élevant le ton comme il l'a si bien fait quand il s'est agi de détenus ayant la nationalité française emprisonnés pour divers motifs dans un pays étranger. Ce même Quai d'Orsay a fait par exemple preuve d'un activisme à tout va pour obtenir des Palestiniens la libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit. Quoi de plus légitime alors que la femme, la famille, la défense et les soutiens en France et ailleurs de Salah Hamouri dénoncent l'attitude des autorités françaises comme ressortant du deux poids deux mesures dans la protection qu'elles doivent à leurs ressortissants à l'étranger et leur réclament d'être plus fermes qu'elles ne le sont à l'égard d'Israël sur un cas flagrant de détention arbitraire. L'avocat de Hamouri demande pour sa part une intervention politique en faveur de son client qui viendrait du plus haut sommet de l'Etat. Macron l'entendra-t-il lui qui a endossé l'habit de président de tous les Français et ayant donc pour mission leur défense à tous quels que soient leurs origines et l'Etat qui s'en prend à leurs droits et libertés. Le cas de Salah Hamouri n'est pas isolé dans le pseudo-Etat démocratique et de droit que prétend être Israël. Ils sont des centaines les Palestiniens détenus dans les geôles de cet Etat incarcérés par simple décision administrative et arbitraire. Lui et sa famille cependant ont en droit d'attendre de la France qu'elle fasse preuve de plus de pugnacité pour mettre fin à leur calvaire. Il est à craindre que la pression qu'exerce le CRIF sur l'Elysée et le Quai d'Orsay est plus forte que celle de la famille Hamouri et ses soutiens.