La production halieutique de l'Algérie ne dépasse plus, bon an, mal an, les 100.000 tonnes. C'est le constat qu'a confirmé, hier mardi à la radio nationale, Taha Hammouche, directeur général de la pêche et des ressources halieutiques au ministère de l'Agriculture et de la Pêche. Bien qu'en 2017, la production halieutique a atteint 108.000 tonnes, 'nous sommes autour des 100.000 T annuellement, et cette tendance se maintient sur plusieurs années'', a t-il expliqué, rappelant en même temps que ce phénomène est enregistré en Méditerranée où 'la tendance est à la stagnation de la production''. Et, cette situation est 'enregistrée également en Algérie, où on a une baisse de la production'' halieutique, a t-il précisé. Pour atténuer ce phénomène de baisse de la ressource halieutique, a t-il souligné, il y a eu 'des mesures, qui ont été prises pour préserver cette ressource, comme l'introduction d'une période de repos biologique, l'organisation de zones de pêches, la promotion de récifs artificiels pour interdire aux chalutiers d'approcher les zones de reproduction... Le DG de la pêche et des ressources halieutiques au ministère a indiqué en outre que 'nous avons noté que les professionnels ont pris conscience de cette baisse de la ressource, et donc ils participent à ces mesures, même s'il y a des comportements, ici et là, qui détruisent la ressource, et les sanctions ne sont pas la seule mesure pour la préserver, il faut l'adhésion de tous les professionnels.'' Selon des évaluations réalisées par le navire scientifique algérien, le Krim Belkacem, 'il y a une stagnation et même une régression de la ressource par zones'', a ajouté M. Hammouche. Sur les prix exorbitants du poisson, en particulier la sardine, qui est jetée parfois en mer pour maintenir les prix à la hausse selon des témoignages relayés sur les réseaux sociaux, il a estimé qu'avec le déficit de la production, il y a en même temps le développement du transport frigorifique, et donc 'il y a eu une ouverture de nouveaux marchés, avec le poisson qui arrive très vite dans les villes de l'intérieur du pays, et forcément il y a une pression sur les prix.'' Il a ainsi expliqué que 'nous n'allons plus introduire de nouvelle flottille de sardiniers et de chalutiers pour diminuer cette pression, car 70% de la pêche en Algérie est artisanale''. 'Mais, nous allons introduire de nouvelles techniques à partir de notre appareil de formation où ont été formés quelque 50.000 marins et pêcheurs avec l'introduction de matériel sophistiqué de la pêche à la sardine'', a indiqué le DG de la Pêche et des Ressources Halieutiques au ministère, qui a annoncé qu'un mandataire, qui a jeté en mer des casiers de sardines, a été interdit d'exercer. Pour la nouvelle filière de l'aquaculture, il a estimé que 'nous sommes à nos débuts, mais cela attire des investisseurs du fait que le marché est rémunérateur''. En 2017, il y a eu la réalisation de 25 projets d'envergure, avec une production annuelle prévue allant de 600 T à 1000 T. 'La capacité de production de l'aquaculture est à 25 000 T'', a expliqué M. Hammouche selon lequel 'les effets de ces projets, nous les aurons à la fin du cycle de production, qui ne dépasse pas en général entre 12 et 25 mois.'' 'C'est un secteur très prometteur'', a-t-il dit, avant de souligner que les 25 projets réalisés en 2017 ont nécessité la mobilisation, soit en fonds propres ou sous forme de crédits bancaires bonifiés, de 15 milliards de DA. Il y a également 900 projets pour les petits investisseurs en 2017, selon M. Hammouche, selon lequel il y a actuellement pour l'aquaculture 43 projets en cours de réalisation et 280 demandes d'investissements enregistrées au niveau des 21 directions de wilaya. Par ailleurs, sur le dossier de la pêche au thon rouge, M. Hammouche, qui est également le négociateur en chef de l'Algérie aux réunions de la CICTA, a indiqué qu'en 2017, la totalité du quota algérien, qui était de 1046 T a été pêchée par les navires algériens qui ont participé à cette campagne. Il a rappelé qu'en 2010, le quota de l'Algérie avait été réduit de 600 T à 100 T. 'Nous sommes à 1046 en 2017'', et pour la campagne de 2018, qui commence en juin prochain, le quota algérien est de 1300 tonnes. 'Nous avons également nos quotas de 1400 T en 2019 et 1650 T pour 2020'', a t-il ajouté, avant de préciser que ' nous avons quand même franchi une barre très importante, et on a aujourd'hui les moyens et la flottille pour pêcher la totalité de ce quota''. La flottille algérienne est de 17 thoniers, et 14 d'entre eux ont été retenus pour la campagne de 2018. ' Et au vu de la progression de ce quota, il y aura injection de nouveaux thoniers pour participer aux prochaines campagnes. Nous comptons augmenter la flottille pour avoir le maximum de chances de capturer le quota attribué'', explique encore M. Hammouche, qui a indiqué que le chiffre d'affaires de 2017 a été de 15 millions d'euros.