Le ministre a étalé les grands axes de la feuille de route du gouvernement portant sur la valorisation des potentialités halieutiques. La production nationale de sardine avoisine les 100 000 tonnes, alors que les besoins en la matière sont estimés à quelque 200 000 tonnes, soit le double de ce que l'Algérie pêche annuellement. Et c'est cet important fossé entre l'offre et la demande qui explique en grande partie la hausse continuelle du prix de ce produit, selon le directeur de la pêche et des ressources halieutiques au ministère, Taha Hammouche, à l'occasion de la cérémonie de lancement de la campagne d'évaluation des ressources halieutiques "Aldem 2017", présidée, hier, par le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazgui, à l'Institut national supérieur de la pêche et de l'aquaculture d'Alger. M. Hammouche a rappelé que les pêcheurs algériens sont les premiers en Méditerranée en termes de production de la sardine, avec 100 000 tonnes. À titre comparatif, les Marocains, aidés certes par les conditions offertes par l'océan Atlantique, pêchent annuellement dix fois la quantité produite en Algérie. À cette occasion, le ministre a, de nouveau, étalé les grands axes de la feuille de route du gouvernement portant sur la valorisation des potentialités halieutiques. Il a insisté, ainsi, sur l'importance de la formation dans le développement de la pêche en Algérie. Le ministre a rappelé, à cet effet, que la formation dans le domaine de la pêche et de l'aquaculture est assurée par sept établissements spécialisés ouverts au niveau national. Des experts et des scientifiques du Centre national de recherche et de développement de la pêche animeront cette campagne 2017 qui sera réalisée par le biais du navire scientifique "Grine Belkacem". Cette opération d'envergure qui va durer plusieurs mois permettra, dit-on, d'avoir une meilleure connaissance du patrimoine halieutique. Le directeur de la pêche et des ressources halieutiques au ministère, Taha Hammouche, nous a confié à l'issue de la cérémonie que la campagne d'évaluation, qui se veut avant tout scientifique, devra contribuer à avoir une meilleure visibilité sur les zones à forts potentiels et qui comptent des réserves non négligeables des ressources halieutiques. "Nous saurons à la fin de l'opération, exactement, ce qui existe sous l'eau." Cette enquête scientifique, qui revêt une importance particulière, sera d'un grand apport pour élaborer des programmes de pêche et entreprendre, du coup, des actions liées au développement de cette activité économique qui commence à drainer des investisseurs. Cette étude contribuera aussi à l'élaboration des programmes liés au repos biologique de certaines espèces halieutiques. Notre interlocuteur nous a rappelé au passage que l'Algérie a pêché la totalité de son quota de thon avec 1 043 tonnes, soit plus du double de la campagne de pêche de 2016 qui était de 470 tonnes. La campagne d'évaluation lancée hier, la quatrième du genre, devra ainsi confirmer les premières tendances dévoilées par les scientifiques quant aux réserves halieutiques. Les experts en la matière tirent d'ailleurs la sonnette d'alarme, en rappelant qu'il y a une stagnation, voire une diminution des produits halieutiques en Méditerranée. Les résultats de cette édition seront rendus publics en octobre prochain à l'occasion d'un séminaire qui sera organisé à cet effet, et qui va regrouper les scientifiques et les professionnels du secteur. H. H.