Contacté, hier, en marge des «Rencontres de l'Agriculture et la Biologie», un congrès scientifique d'envergure internationale, qui s'est ouvert, hier, pour 3 jours (les 5, 6 et 7 mai) à l'Université Constantine 1' des Frères Mentouri, M. Tifouri M'hamed, directeur des Statistiques agricoles et des systèmes d'information, au ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, nous a parlé des avancées réalisées par l'Agriculture algérienne, en la situant à un niveau national global. «Elle participe à hauteur de 12,3 % du produit national brut (PNB)», commente-t-il avant de faire remarquer que ce taux était de 8,4 %, en l'an 2000. «Après les hydrocarbures, a souligné notre interlocuteur, c'est le premier secteur producteur, en Algérie». L'Etat consacre une attention particulière à ce secteur pour le substituer, à terme, à la rente pétrolière. Situant, également, la tenue de ces rencontres scientifiques, il dira que celles-ci interviennent, après la tenue, il y a, environ, deux semaines, des Assises nationales sur l'Agriculture qui ont eu pour thème, cette année, : «l'Agriculture au service de la souveraineté nationale». Dans son intervention d'ouverture des journées, M. Tifouri a parlé des niveaux de productions qu'il a qualifié de très faibles il y a quelques années, seulement et qui, depuis, ont connu de fortes augmentations. «L'année dernière, dira-t-il, nous avons réalisé des niveaux de production assez élevés». A titre d'exemple, il exhiba les chiffres réalisés au cours de la campagne agricole de 2017, en affirmant que la production a atteint les 37 millions de quintaux, dans le domaine des céréales, 130 autres millions dans la production maraîchère, 47 millions quintaux, dans la production de la pomme de terre, etc. «La production de dattes a connu, également, une forte augmentation puisque nous sommes arrivés à 10,6 millions de quintaux/an», indique-t-il. Ces niveaux de production nous permettent d'atteindre un taux de satisfaction de la demande nationale, en produits agricoles de l'ordre de 70 %, toutes filières confondues. Néanmoins, avoue-t-il, «nous continuons à importer des céréales, de la poudre de lait, une quantité d'appoint, en viande rouge, de l'ordre de 8 % et nous n'importons plus de fruits, ni de légumes, ni de viande blanche ni d'œufs». Se prononçant ensuite sur l'opportunité de ces journées sur l'Agriculture et la Biologie, le représentant du ministère a considéré qu'il s'agit, en fait, de traduire et valoriser les résultats de la Recherche appliquée à l'Agriculture. «Dans une perspective d'augmentation de l'offre de production, nous devons travailler soit sur l'augmentation des superficies soit sur la rentabilité, c'est-à-dire augmenter la productivité. Comment ? C'est à travers l'utilisation de nouvelles méthodes scientifiques, de nouvelles techniques et à travers l'utilisation d'un patrimoine génétique amélioré qui résulte des essais biologiques, biotechnologiques faits par les chercheurs». L'avenir de l'Agriculture, a-t-il conclu, «c'est de faire le pont en passant des laboratoires aux champs, et c'est également de faire adopter ces nouveaux acquis par nos agriculteurs et atteindre l'objectif stratégique de l'autosuffisance qui assurera la sécurité alimentaire». Chouaib Meziadi, président du Comité scientifique des Journées et chercheur établi en France, a estimé qu'à présent, l'on commence à prendre conscience de la nécessité d'informer et de vulgariser les problèmes du monde agricole. «Il faut, absolument, aller à la rencontre de la recherche fondamentale appliquée aux pratiques agricoles», termine-t-il.