Le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid Ahmed Ferroukhi, a affirmé, hier, sur les ondes de la Radio nationale que l'objectif de son secteur est d'«avoir une production agricole nationale d'une qualité égale aux produits importés», sachant que le déficit en matière de production agricole en Algérie est figé, depuis plusieurs années, autour des 30%. Il concerne particulièrement les céréales, le lait et les viandes rouges, a-t-il ajouté. Il explique ce déficit par l'évolution démographique et l'augmentation de la demande qu'elle induit. Le ministre a souligné que «pour maintenir le rapport entre la valeur de la production globale et la valeur de la production importée, il faut aller dans le détail, nous avons des déficits importants, dans les céréales, des déficits conséquents dans la production laitière, et même en ce qui concerne les viandes rouges. L'objectif actuel est d'accélérer la croissance dans ces filières et faire en sorte que d'ici 2019 on pourra les substituer à l'importation de ces produits, il s'agit aussi de procéder à l'exportation des produits locaux qui enregistrent un excédent». Dans le même temps, poursuit-il, «et en plus des dattes, il va être possible d'investir les marchés étrangers avec le concentré de tomate, la pomme de terre et des produits arboricoles». M. Ferroukhi rappelle que le plan quinquennal s'étalant jusqu'en 2019, vise à booster la production agricole en accélérant notamment la mécanisation. Il indique à cet effet que le secteur s'équipe, chaque année, de 6 000 tracteurs et de 500 moissonneuses batteuses. Le ministre a affirmé que «l'Etat continuera à apporter son soutien aux agriculteurs, notamment par l'intégration de ces derniers dans la protection sociale afin de réaliser les objectifs de développement fixés». Les autres efforts vont consister, ajoute-t-il, à organiser les filières céréalières, laitières et des viandes rouges, en particulier, en mettant l'accent sur le savoir faire des agriculteurs par le biais de la formation et un meilleur accès aux techniques de vulgarisation. Selon M. Ferroukhi, il va être possible, à l'horizon 2019, de stopper les importations de lait (350 000 tonnes/an) et de celles des viandes rouges (50 000 tonnes/an) en développant l'engraissement des taurillons au niveau local. M. Feroukhi a affirmé que les objectifs du secteur sont «la mise en valeur des terres et l'intégration de la production agricole avec le secteur de l'industrie ainsi que la transformation et les services, nous pouvons faire beaucoup de progrès notamment en ce qui concerne la production du blé dur, le lait utilisé dans les produits dérivés, ainsi que la pomme de terre, sachant que nous n'importons plus celle de consommation, et que nous pouvons améliorer celle de semence». Pour augmenter les productions agricoles, il explique que des efforts vont continuer à être entrepris afin de faire passer, dans peu de temps, de 200 000 à 600 000 hectares les irrigations d'appoint au bénéfice de la céréaliculture avec l'objectif d'atteindre les 1,2 million d'hectares, puis les 2 millions d'hectares en 2019. Selon M. Feroukhi «l'agriculture est la seule activité économique étalée sur l'ensemble du territoire national. Grâce à la production locale nous pourrons substituer une partie des produits importés. Mais pour ce faire il faut être capable de produire à qualité égale, et avoir une compétitivité en matière de prix». Il confirme, d'autre part, que les aliments du bétail, le maïs, le tourteau et les viandes rouges, figurent parmi les produits agricoles appelés à être soumis à l'octroi de licences d'importation. A. K.