La 4éme journée de sensibilisation sur les malades coeliaques, organisée par l'association «Sounboula» de Constantine, s'est déroulée dans la salle du palais de la Culture Malek Haddad et a été animée par les membres de cette association et une équipe médicale composée de gastro-entérologues, d'une pédiatre et d'un diététicien venu de l'Institut national de l'alimentation et des technologies agro-alimentaires (INATAA), institut rattaché à l'université Constantine 1 des frères Mentouri. D'entrée, Mme Kassama, médecin et présidente de l'association «Sounboula», a tiré la sonnette d'alarme sur la situation dramatique dans laquelle vivent ces malades, ignorés du grand public, qui vivent dans une terrible marginalisation. «Les statistiques les concernant n'existent pas, pourtant nous savons qu'ils sont des dizaines de milliers et leur nombre est en constante augmentation», a indiqué l'oratrice qui a tenu à décrire les symptômes de la maladie, une maladie héréditaire et chronique dit-elle. «Même s'ils peuvent se soigner, a expliqué ce médecin, les malades coeliaques prennent des médicaments pour ne pas mourir et leur seul médicament en fait est constitué par une nourriture cent pour cent exempte de gluten. En outre, cette maladie doit être prise en charge à temps. Par exemple, un enfant coeliaque qui n'est pas pris en charge ne peut pas croître et cela complique sa maladie qui peut déboucher sur d'autres maladies plus graves comme le cancer. Et ce qui accentue le drame de cette catégorie de malades, nous a confié Mme Kassama, est qu'il n'y a aucune institution, officielle ou non, pour les prendre en charge. «A notre niveau, les membres de l'association essayent, avec les moyens qu'ils ont, de leur assurer un minimum de prise en charge. «Sounboula» n'a pas de local et j'utilise ma pharmacie de Bekira pour les accueillir afin de les orienter, leur indiquer le régime à suivre, etc.», dira-t-elle. Le vœu de Mme Kassama est que cette maladie soit reconnue comme maladie chronique parce que le régime suivi par un malade coéliaque est un régime à vie. Et les malades sont tous de condition modeste, ils ne peuvent pas se payer des médicaments à 4.000 dinars l'unité. Il faudrait alors qu'ils bénéficient d'une petite marge de remboursement. «Nous aimerions aussi, a ajouté notre interlocutrice, que le secteur du commerce accorde une petite faveur à ces malades en leur faisant des cartes de réduction sur le tarifs de la nourriture qu'ils achètent, que les producteurs apposent des étiquettes sur leurs produits indiquant que ce sont des produits alimentaires sans gluten pour informer ces malheureux. Il s'agit d'une question de vie ou de mort», a-t-elle affirmé.