La présidente du CRA juge qu'il serait utile de chercher qui est responsable de ces flux de migrants. Devant la campagne de dénigrement menée par certaines organisations non gouvernementales (ONG) qui accusent l'Algérie de «rapatriements arbitraires» de migrants illégaux subsahariens, la présidente du Croissant Rouge algérien Saïda Benhabilès ne s'est pas fait attendre pour riposter. Elle a en effet hier dénoncé ces accusations. Cette responsable juge que ces ONG se trompent de cible car pour elle ««notre pays est mieux placé que quiconque pour être accusé de mauvais traitements envers ces personnes». La présidente du CRA a regretté, notamment, le fait que «les souffrances de ces personnes déplacées soient exploitées à des fins politiques et partisanes». «Au lieu de dénigrer l'Algérie, qui a toujours travaillé conformément au droit humanitaire international, ces ONG devraient plutôt chercher qui a provoqué ce désastre humanitaire et qui est derrière ces flux de migrants», a-t-elle mentionné. Rappelons qu'une moyenne de 90.000 migrants clandestins arrivent chaque année en Algérie, un flux considéré comme une «véritable préoccupation» par les autorités, a indiqué récemment Hacene Kacimi, directeur chargé de la migration au ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire. Durant les cinq dernières années, le nombre de ces migrants a connu une «hausse considérable et inquiétante pour dépasser les 400.000 personnes», avait-il relevé, considérant ce phénomène comme «une véritable préoccupation pour les autorités aussi bien sécuritaires que politiques». Kacimi avait fait observer que l'Algérie «n'est plus dans une situation de flux migratoire, mais de déplacements massifs de populations», tout en se demandant s'il existait un pays dans le monde «qui pourrait accepter un tel flux de clandestins sur son territoire». Soulignons qu'après leur éclipse ces derniers mois, les migrants ont fait leur réapparition sur la chaussée de la capitale. Ces derniers ont en effet refait surface par famille entière et par groupe de jeunes légèrement vêtus alors que le mercure affiche une température basse. Ils ont pris position aux abords des mosquées, des marchés ou des supérettes. C'est à croire que la décision du gouvernement de suspendre toute opération de rapatriement n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Faut-il aussi se demander si les opérations de rapatriement de 10.000 migrants menée depuis le début de l'année et qui ont coûté au pays la bagatelle de 7 millions d'euros n'ont en fait servi à rien. A noter enfin, que ce flux de migrants africain qu'enregistre ces trois dernières années le pays relève du fait que l'Algérie n'est plus un pays de transit au vu de sa position géographique mais est devenu terre daccueil. Et pour preuve, de 2015 à 2017 les autorités du pays ont rapatrié près de 100.000 migrants dans chacun de leur pays d'origine.