Pas moins de 24 personnes impliquées dans les feux de forêts qui ont touché 18 wilayas du pays l'année dernière (2017), ont été arrêtées par les services de la gendarmerie nationale et traduites devant la justice. C'est d'ailleurs ce qu'a affirmé hier le représentant de la direction générale de la protection de forêts, M. Benkhira, lors d'une rencontre sur «la prévention et la lutte contre les feux des forêts», présidée par le ministre de l'Intérieur, Noureddine Bedoui, tenue au Palais des nations au Club des pins. L'Algérie a fait face l'été dernier à une vague d'incendies sans précédent. Les feux de forêts avaient fait 4 morts, occasionnant la perte de 53.571 hectares d'espaces forestiers, ainsi que des biens agricoles et animaliers. Mais ce qui était intolérable, selon Bedoui, est le fait qu'un nombre important de ces incendies étaient d'origine humaine. Le ministre de l'Intérieur a affirmé que ces «soi-disant citoyens», plutôt «ces criminels», ont été traduits en justice en exprimant sa colère contre de tels citoyens, qui pour servir leurs intérêts personnels mettent en danger des populations et nos richesses forestières. Le chef du département de l'Intérieur s'est montré intransigeant contre ces personnes «sans conscience» en affirmant que l'Etat prévoit déjà des mesures défensives fermes contre «les pyromanes» et contre «les personnes qui utilisent des moyens qui mettent en danger nos richesses forestières, ou ceux qui utilisent des espaces à des fins urbanistiques ou économiques ». Et d'affirmer que les pouvoirs publics continueront à appliquer les mesures dissuasives contre les personnes qui portent atteintes aux forêts et aux espaces forestiers, conformément aux lois de la République. Le ministre de l'intérieur a répondu aux questions des journalistes, lors d'une conférence de presse, tenue après le rencontre, notamment au sujet des nouvelles dispositions, en matière de tarifs des documents électroniques, dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2018, et qui ont suscité de vives critiques. Noureddine Bedoui a interrogé, à son tour, les journalistes : «Est-ce que vous avez déjà vu cette loi ?», précisant que cette question fait encore l'objet de discussion. Et de rappeler que «l'Algérie ne vit pas seule dans ce monde, et si on veut la modernité, la numérisation et le développement, il faut payer le prix en contrepartie». Il a ainsi cité les tarifs pratiqués en France où la carte d'identité biométrique coûte 33 euros. «Tous ces documents ont une valeur financière», mais dit-il, on est en phase de propositions, de discussions et d'études. «Nous avons déjà engagé des réflexions avec le ministère des Finances et au gouvernement, en présentant toutes les données», dit-il. Par rapport aux dernières déclarations faites par la porte-parole du Bureau du Haut-commissaire des droits de l'Homme des Nations-Unies concernant les conditions dans lesquelles auraient été reconduits, dans leurs pays respectifs, des migrants séjournant illégalement en Algérie, le ministre de l'Intérieur a affirmé que le ministère des Affaires étrangères a répondu clairement au représentant de l'ONU. Il a dans ce sens rappelé les engagements humain et matériel consentis par l'Algérie pour la prise en charge des migrants. Sauf, dit-il, «l'Algérie ne fait pas de publicité et ne crie pas sur les toits concernant les aides octroyées dans le cadre de la prise en charge des migrants», en rappelant que «l'Algérie prendra toutes les mesures possibles pour préserver la sécurité nationale sachant qu'il existe des réseaux criminels parmi ces migrants qui ont été déjà arrêtés par les autorités algériennes».