La saison estivale est synonyme «d'une hausse importante en matière d'interventions» pour la Protection civile. En dehors de la saison estivale, la Protection civile enregistre une moyenne de 2.900 interventions par jour à l'échelle nationale, par contre pendant la saison estivale elle enregistre une moyenne de 3.600 interventions par jour. Rien que l'année passée, pas moins de 20.000 interventions ont été effectuées pour lutter contre les feux de forêts, pour une période de quatre mois. C'était un été particulier marqué par des pertes humaines et des pertes considérables d'une bonne partie de nos espaces forestiers. Lors d'une récente rencontre sur la prévention contre les feux forêts coprésidée par le ministre de l'Intérieur, Noureddine Bedoui et celui de l'Agriculture, Abdelkader Bouazghi, en présence de l'ensemble des acteurs concernés notamment les walis, le colonel Fouad Lalaoui, directeur de l'organisation et la coordination des secours à la Protection civile, a affirmé que quatre personnes ont péri suite à ces incendies et que plus 53.000 hectares d'espaces forestiers sont partis en fumée. Les pertes en matière de récoltes tournaient autour de 1500 hectares dont 200.000 arabes fruitiers. Parallèlement, la Protection civile avait enregistré en 2017, plus de 42.000 interventions sur les accidents de la route et plus de 52.000 interventions pour des accidents domestiques et plus de 68.000 pour les feux dans le milieu urbain et dans les zones industrielles. Mais, note-t-il, la saison estivale connaît une hausse des activités opérationnelles. La DGPC prévoit un dispositif spécial en coordination avec la direction générale des forêts. Depuis 2000 à 2017, une moyenne de 20.000 à 25.000 incendies sont enregistrés dans notre pays, une moyenne jugée acceptable mais avec des pics chaque cinq ans. Quels sont les moyens dont dispose le pays pour lutter contre les incendies de forêt ? Le ministère de l'Intérieur vient de renforcer pour cette année l'action des sapeurs-pompiers en les dotant de moyens terrestres, avec 15 colonnes mobiles supplémentaires plus les 22 déjà existantes. Pour ce qui est des moyens aériens, le ministre de l'Intérieur a évoqué dans la foulée que le gouvernement s'attelle à l'examen et à l'élaboration d'un cahier des charges pour l'acquisition prochaine de Canadairs. Ces appareils «peuvent relever d'un autre organisme officiel que la Protection civile ou la direction générale des forêts», a-t-il souligné. Mais, il a indiqué que l'utilisation des Canadairs se fera graduellement. Le manque de moyens aériens a été énergiquement dénoncé par les populations qui ont été touchées par les incendies de l'an dernier. Le représentant de la Protection civile s'est expliqué en affirmant que sa direction dispose de six hélicoptères et que ces moyens aériens ont été utilisés en fin de campagne la précédente saison estivale plus particulièrement dans la wilaya d'El-Tarf. «On va essayer de mettre ce vecteur en exploitation mais graduellement». Il a indiqué que la DGPC compte six hélicoptères seulement, ce qui ne permet pas de couvrir tout le massif forestiers qui est très dense dans certaines régions. Cependant, dit-il, la lutte terrestre reste le meilleur moyen pour lutter contre les feux de forêts. L'Algérie membre de la plate-forme européenne de détection des feux Le représentant de la Protection civile a affirmé que l'Algérie est devenue membre de la plateforme européenne de détection des incendies. Il explique qu'il s'agit d'un système européen d'observation et de surveillance des feux de forêt alimenté par deux satellites qui couvrent les pays européens et le nord de l'Afrique. «Depuis quelques années, l'Algérie est devenue membre de cette plate-forme. Elle participe aux réunions de travail et d'évaluation avec deux points focaux, la DGPC et la DGF» Le conférencier a expliqué que cette plate-forme donne des prévisions d'une semaine sur les risques d'incendie dans les forêts. Le ministre de l'Intérieur a affirmé pour sa part que le dispositif de lutte contre les incendies sera renforcé avec la mise en service de systèmes informatiques relatifs à la prévention et à la gestion des catastrophes naturelles dont les incendies de forêts, par l'utilisation des TIC. Le ministre a affirmé que son département s'apprête ainsi à «développer ces systèmes pour qu'ils soient opérationnels à partir du deuxième semestre de l'année en cours». Par ailleurs, les dernières études sur les tendances climatiques méditerranéennes prévoient un été plus clément que l'an dernier pour la région méditerranéenne, y compris l'Algérie. C'est d'ailleurs ce qu'a affirmé le représentant de la direction générale des forêts, M. Belkhiri en précisant que l'Algérie connaîtra un fléchissement en terme de chaleur. Hormis, dit-t-il, la remontée des vents chauds qui vont s'installer dans les Aurès, plus particulièrement à Khenchla et Batna, avec des températures entre 32 et 36 degrés. Il a précisé que «la vigilance est de mise, sachant que le massif forestier dans ces wilayas est très dense».