L'acquisition des canadairs est à l'étude, selon la Protection civile qui annonce que 29 autres colonnes mobiles viendront renforcer les moyens dont disposent les sapeurs-pompiers algériens. La Direction générale de la Protection civile (DGPC) a recouru, vendredi dernier à El-Tarf, et pour la première fois, à l'usage de deux hélicoptères bombardiers à eau (HBE) pour venir à bout des feux déclarés dans les forêts de la commune frontalière de Bougous, un relief réputé pour ses richesses naturelles, tant en faune qu'en flore. Selon le colonel Farouk Achour, responsable de la communication à la DGPC, cette intervention constitue une première en Algérie pour les pilotes formés au sein de cette institution. "Nous avons recouru à l'intervention des HBE d'une manière précoce. Ces pilotes n'ont pas encore achevé leur cursus en matière d'intervention et de gestion aérienne de ce genre de catastrophe. Les 6 HBE que nous avons acquis sont destinés à plusieurs missions, dont l'extinction des feux de forêt", nous a expliqué M. Achour, qui indique sur la nécessité de former les pilotes sur le mode de conduite en linéaire, avant de passer à la phase la plus difficile, à savoir l'intervention aérienne pour éteindre un feu de forêt. "Ces deux HBE ont effectué huit largages sur des forêts en flammes, notamment sur des zones inaccessibles pour les véhicules des sapeurs-pompiers. C'était un vrai succès", se félicite-t-il. À la question de savoir comment ces appareils s'approvisionnaient en eau et en kérosène, M. Achour a affirmé que "les pilotes se dirigeaient à chaque fois vers les barrages d'eau et les retenues collinaires. Un HBE a un double avantage, celui de voler à basse altitude et celui de faire des largages à proximité des domiciles sans pour autant commettre de dommages collatéraux. Chaque HBE larguait 2 500 litres, soit la capacité totale en volume qu'il supporte. C'est un moyen très sécurisé, efficace et qui largue avec précision l'eau sur les flammes. Après, ces HBE se relayaient pour s'approvisionner en kérosène pour revenir très rapidement sur le lieu du sinistre". Interrogé sur l'acquisition des canadairs bombardiers, notre interlocuteur a indiqué qu'"une réflexion a été engagée en ce sens. Une étude est actuellement en cours". Cependant, d'après lui, un canadair ne peut pas larguer 10 tonnes d'eau à proximité des domiciles, contrairement au HBE. "Comme vous le savez, la majorité des forêts du Nord algérien sont entourées d'habitations et le canadair ne vole pas à basse altitude et ne largue pas avec précision. Ce problème est posé dans tous les pays du monde. Mieux, en termes d'entretien et d'usage, les HBE sont plus pratiques et nécessitent moins de moyens qu'un canadair", précise-t-il. Acquisition de 29 colonnes mobiles Quid des colonnes mobiles qui viennent renforcer les 22 000 soldats du feu sur le terrain ? Selon M. Achour, à l'heure actuelle, la DGPC compte renforcer les 22 colonnes mobiles et "gère raisonnablement ces moyens". "Très prochainement, nous allons acquérir 29 autres colonnes mobiles. Cette question a été tranchée en commun accord avec le ministère de l'Intérieur qui soutient l'action de la DGPC en matière de gestion des catastrophes. Ainsi, nous allons déployer 3 colonnes mobiles dans plusieurs wilayas du Nord de telle façon à être plus proche des points noirs et à rendre l'intervention aussi prompte que possible", nous confie-t-il, citant à titre d'exemple les wilayas d'El-Tarf, de Tizi Ouzou, de Béjaïa et de Jijel qui ont enregistré un nombre impressionnant d'incendies. Par ailleurs, à la question de savoir si la DGPC a sollicité l'aide des pays avec lesquels l'Algérie a ratifié des conventions en matière d'entraide, M. Achour a affirmé que "la DGPC a signé un accord important avec l'organe de l'Union européenne de la Protection civile". "Pour le moment, dit-il, aucune zone n'est déclarée sinistrée et nous maîtrisons la situation, sachant que la moyenne d'extinction d'un feu de forêt oscille entre 24 et 48 heures, avec un total engagement de nos sapeurs-pompiers qui travaillent, souvent, sous la forte pression des populations en détresse." À ce propos, M. Achour a révélé qu'en plus des 5 000 interventions quotidiennes (plages, accidents de la route, évacuations, missions de routine et autres patrouilles de sensibilisation), les éléments de la DGPC exercent, de jour comme de nuit, sous une forte pression. "Parfois, ce sont les populations qui exigent de sécuriser leurs villes ou leurs villages. C'est légitime jusqu'ici. Mais l'action des sapeurs-pompiers est d'aller vers le point de départ et les points où les flammes risquent de se propager rapidement. Nous perdons, souvent, du temps à sensibiliser les populations pour faciliter le travail de nos sapeurs-pompiers", a encore expliqué notre interlocuteur.