A l'instar de la majeure partie des communes côtières de la corniche oranaise, les habitants de la commune de Mers El-Kebir constatent, la mort dans l'âme, l'avancée inexorable des bidonvilles sur les hauteurs de la ville. S'étendant sur une superficie de 1.243 hectares et abritant 20.000 âmes environ, selon le dernier recensement, la municipalité de Mers El-Kébir, porte d'accès de la daïra d'Aïn El-Turck, a été envahie par la bidonvilisation au fil du temps. Selon le constat établi sur le terrain, un immense bidonville, qui ne cesse de s'étendre insidieusement et longeant le contrebas du chemin vicinal N° 3, ex-route des carrières, pour atteindre le lieudit Aïn Khadija. Ce regroupement de masures hideuses, surplombées par des toiles d'araignées, en référence à la multitude de câbles électriques, branchés illicitement pour la plupart sur les poteaux de haute tension, a beaucoup enlaidi le paysage de cette prestigieuse municipalité, qui représente tout un pan de l'histoire contemporaine de la contrée côtière d'Aïn El-Turck. Comble de l'ironie, ce bidonville s'est greffé à l'école primaire Mahmoudi Abdelkader pour naître. Plus de 200 familles occupent ce regroupement de constructions illicites tandis qu'environ 500 autres ont élu domicile dans un autre bidonville construit sur un domaine forestier à proximité de la cité André Borie, dans le quartier Ouarsenis. Ce piteux état de fait est lamentablement majoré avec la dégradation de la chaussée, qui va crescendo au fil des années, et se traduit à travers des nids-de-poule et de larges crevasses tapissant les chaussées du réseau routier de cette municipalité. A la moindre averse, les routes et venelles sont submergées par les eaux pluviales, qui envahissent souvent les habitations ayant pignon sur rue et ce, avec tous les désagréments et autres contraintes dont sont durement confrontés les circulations automobile et piétonnière. Notons aussi dans cette même optique qu'une soixantaine de familles vivent dans des conditions les plus sommaires depuis trois décennies dans un regroupement d'habitations précaires, dans le lieudit oued Bastiane, en référence au ru qui traverse cette zone, situé en contrebas du quartier communément appelé Sardina. «Ce triste constat révèle en réalité la face cachée d'une municipalité, dont les projets d'aménagement et d'embellissement n'ont ciblé uniquement que la RN 2 traversant la municipalité, qui constitue sa façade principale, qu'empruntent les autorités lors de leurs passages» a fait remarquer un ancien habitant avec une pointe de dépit, avant d'ajouter «il serait plus utile aux délégations de passage, pour une visite d'inspection dans cette contrée, de faire un petit détour à l'intérieur de cette municipalité.