Tous ceux qui avaient inclus l'Argentine dans le lot restreint des favoris de cette Coupe du monde se sont lourdement trompés. Pour ce faire, ils se sont basés sur la traditionnelle réputation de cette nation où les talents n'ont jamais manqué. Seulement, ils ont oublié que l'Argentine s'est qualifiée de justesse dans le groupe éliminatoire de l'AMSUD. C'était déjà un indice significatif du déclin de cette sélection sur tous les plans, dont ceux qui ont fait sa force par le passé, l'organisation de base et le jeu collectif. Dans sa livraison de vendredi, un grand quotidien espagnol spécialisé a titré: « Messi ne mérite pas cette équipe ». Ceci est vrai, et personne ne peut accuser ce joueur de quoi que ce soit et, surtout pas la lassante rengaine de « n'être qu'un joueur de club ». C'est oublier tout ce qu'il a apporté à la sélection dont il est le meilleur buteur et auteur d'une multitude de records. Un grand chef d'orchestre ne peut rien faire s'il a face à lui de piètres exécutants. C'est la situation déplorable dans laquelle se trouve le stratège du Barça qui, rappelons-le, avait déjà tenté de se retirer de cette formation fantasque à plus d'un titre. Les observateurs pertinents ont déjà relevé des signes inquiétants lorsque l'Argentine a été tenue en échec lors du premier match par un adversaire, l'Islande, issu d'un « pays » de 330.000 habitants ! Contre la Croatie, un rival ambitieux, nous avons été fort surpris que le coach Sampaoli laisse sur le banc des joueurs ayant fait leurs preuves depuis belle lurette, comme Higuain, Di Maria, Dybala, Fazio, Banega, ainsi que l'excellent gaucher parisien Lo Selso, préférant titulariser des « tâcherons » obscurs dont le niveau est en flagrant décalage avec l'ADN du football argentin. Au mois de mai déjà, le Nigeria, qui n'est guère un foudre de guerre, avait mis à nu les lacunes de la défense argentine (4-2), lequel sera imité par l'Espagne, pourtant peu efficace en attaque en dépit se son jeu léché, avec un 6-1 qui a obligé Sampaoli à laisser de côté sa défense à trois joueurs pour un 4-2-3-1, selon lui plus rassurant. Or, surprise, face à la Croatie, il est revenu à son trio défensif, ce qui a facilité la tâche des Croates. Il s'avère donc que la fédération argentine a commis une grave erreur de casting en nommant ce technicien de faible personnalité, sans oublier que son comportement sur le bord de la touche, tout en nervosité, qui est contagieux pour ses joueurs. Il faudra ajouter la « surprise du chef », avec le keeper Caballero, dépassé depuis belle lurette et qui a carrément « assassiné » son équipe avec la grossière bévue du premier but. Un but qui a fait pleurer de rage les fans et l'illustre Maradona dans les tribunes, abasourdis par tant de maladresses. Après cette inacceptable déconvenue, l'Argentine doit tourner la page, car Sampaoli a piteusement échoué dans sa mission pour laquelle il a été engagé, offrir à Messi un entourage et une organisation pour que ce dernier exprime son immense talent. Les cadres actuels ne pourront participer à la prochaine Coupe du monde. Autant donc préparer l'avenir dès à présent avec les Dybala, Lo Selso et le centre avant de l'Inter Milan Icardi, écarté pour des raisons obscures et, dit-on, extra-sportives.