Des dizaines de mal-logés; venus de plusieurs quartiers de la ville d'Oran, ont organisé, hier, un sit-in de protestation devant le siège de la daïra d'Oran et bloqué l'accès au périphérique. Les contestataires sont des demandeurs de logements qui ont déposé des demandes auprès des services de l'OPGI, depuis plus de deux décennies, mais qui n'ont toujours pas bénéficié d'un logement. Certains affirment avoir déposé leur dossier depuis 1975. «Plus de 2.000 familles seront relogées, ce 5 juillet, alors que nos familles doivent attendre encore. Nous espérions être intégrés dans cette opération, malheureusement, aucune suite n'a été réservée à ce jour, à nos demandes», indique le représentant des mal-logés. Ce dernier affirme que malgré les nombreuses démarches et les protestations pacifiques, ils n'ont, toujours, pas été intégrés dans les nombreuses opérations de relogement qu'a connues la wilaya. Les protestataires étaient unanimes à dénoncer les conditions précaires dans lesquelles ils vivent, depuis plusieurs années. «J'occupe une pièce, chez des parents, depuis dix ans. J'ai déposé une demande de logement social depuis plusieurs années et à ce jour je n'ai rien vu venir. Nul ne peut nier les efforts des pouvoirs publics dans la lutte contre l'habitat précaire et la prise en charge des familles qui occupent des immeubles menaçant ruine. Mais nous aussi, on répond à tous les critères, toutefois nos demandes n'ont pas été prises en charge, depuis des années», dira un représentant des protestataires. Et d'ajouter «nous, aussi, nous vivons dans des conditions précaires. Je touche un salaire de 25.000 DA et je loue un F2 à 15.000 DA, dans la banlieue», dira ce père de 3 enfants. Ces familles précisent, également, que la Commission d'attribution chargée d'étudier les dossiers des postulants ne s'est jamais penchée sur leur cas puisque jusqu'à présent, aucun demandeur, ayant déposé son dossier, dans les années 90 et bien avant n'a obtenu un logement. «Chaque année on nous appelle pour renouveler notre dossier, et nous répondons favorablement aux doléances de l'OPGI, malheureusement nous n'avons reçu que des promesses», assure un habitant de Sidi El Houari et d'ajouter «certaines familles se sont installées, il y a une ou deux années, dans l'un des bidonvilles d'Oran, d'autres ont squatté des immeubles désaffectés et ont bénéficié d'un logement, alors que nos familles attendent depuis plus de 20 années». Ce sont de milliers de demandeurs qui attendent. Une situation que plusieurs familles n'arrivent pas à comprendre. La daïra d'Oran , compte, à elle seule, près de 50.000 demandes dont une partie a été transférée à l'OPGI. Certains affirment avoir déposé leurs dossiers, dans les années 80, et depuis, aucune suite favorable ne leur a été donnée. D'autres expliquent avoir déposé leurs dossiers, en 2009, auprès de l'Agence OPGI de Gambetta mais en vain. Durant ces 3 dernières années, la wilaya d'Oran a relevé de grands défis, en matière de mise en œuvre de la politique de l'Etat, visant à lutter contre l'habitat précaire. Elle a réalisé un bond qualitatif, sur le plan de la mise en œuvre d'importants programmes et projets colossaux de logements, notamment ceux programmés au titre du social locatif (LPL). Durant l'année 2016, 9.200 logements ont été attribués.