La priorité revient aux habitants du vieux bâti et ceux de l'habitat précaire. Une centaine de familles, se disant sinistrées, ont observé, hier, un rassemblement de protestation, devant le siège de la daïra d'Oran, à travers lequel les protestataires revendiquent leur droit à un logement décent. La wilaya d'Oran est, semble-t-il, plus que décidée à passer à la vitesse de croisière en matière de recasement. «Cette année sera celle du relogement», apprend-on auprès de Tahar Sekrane, wali d'Oran, qui souligne que «cent cinquante à deux cents familles seront relogées chaque mois». Le coup d'envoi de ces opérations, dites d'envergure, est fixé pour la fin du mois en cours. Un quota de 1000 unités, fin prêt, est en attente de leurs futurs occupants. Une bonne nouvelle qui fait baver les plus futés. Le va-et-vient vers la daïra d'Oran est incessant. Toute la population semble être dans le besoin immédiat d'un logement neuf. Près de 60.000 demandes ont été déposées auprès des services en charge du dossier. Selon des sources locales, le déficit enregistré dans le parc immobilier de cette wilaya s'élève à plus de 30.000 logements, tandis que d'autres sources avancent que plus de 50.000 logements sont inoccupés. Or, la wilaya n'a bénéficié que d'un quota de 30.000 logements dans le cadre du programme de construction. Cependant, l'administration ne veut pas se précipiter tant la question du logement demeure sensible et suscite controverses et critiques. Les opérations précédentes ont permis d'en tirer les conclusions. «Le relogement est un droit à tous les nécessiteux et demandeurs tandis que la priorité revient de droit aux occupants du vieux bâti et ceux de l'habitat précaire», soulignent les mêmes sources ajoutant que «les décisions seront prises à l'issue des conclusions des enquêtes établies par les services techniques». L'enquête inclut une série de constats établis par les enquêteurs en charge du dossier et une série de questions auxquelles les postulants doivent répondre. «Plus jamais de tricherie ni de favoritisme», avertissent les responsables chargés d'une mission qualifiée «d'impossible» dans une ville où tous les coups sont permis vu la complexité de la tâche. Le logement et le relogement ont de tout temps agacé les responsables locaux au vu de la complexité de l'opération. Selon le recensement établi par l'Opgi, la ville d'Oran compte, à elle seule, près de 200 immeubles classés zone rouge, menaçant ruine. Pour sa part, la direction de l'habitat a, dans son rapport, répertorié toutes les habitations précaires. Près de 60.000 maisons individuelles, classées incommodes, ne répondent plus aux normes de l'habitat.