Pour parer au problème de la remontée des eaux souterraines au centre-ville d'Oran causée par le passage de Oued Rouina, et la vétusté des canalisations d'évacuation des eaux souterraines, une étude globale a été élaborée et adressée au ministère de tutelle pour l'octroi de crédits, a-t-on appris hier de sources proches de la direction de l'hydraulique. Selon nos sources, l'étude élaborée par un bureau spécialisé vise à réhabiliter un linéaire de 80 km du réseau souterrain pour une estimation de 60 milliards de centimes. Cette étude a été lancée par les services de l'hydraulique au centre-ville pour le diagnostic du phénomène de remontée des eaux souterraines au centre-ville et en particulier dans les zones traversées par Oued Rouina (place Garguenta, bd Emir Abdelkader, rues Larbi ben M'hidi et Khemisti et bd Hamou Boutlelis). Cette opération a été inscrite suite à une récente remontée des eaux souterraines dans de nombreux immeubles de cette zone, ce qui a causé l'inondation de caves et des affaissements. Il faut dire que depuis les derniers travaux menés par ses services pour le refoulement des eaux souterraines qui s'écoulaient sans interruption dans le sous-sol de l'agence de prêt sur gage de la BDL, les eaux souterraines auraient changé de direction en s'infiltrant dans d'autres immeubles. La dernière étude réalisée par les mêmes services avait révélé, rappelle-t-on, que plusieurs ovoïdes de cette zone de la ville traversée par Oued Rouina se trouvent dans un état catastrophique, ce qui nécessite le lancement dans les plus brefs délais de gros travaux de restauration et de désobstruction des avaloirs et autres rejets situés en particulier au niveau de la route du port près de la direction des Transports. Une opération de restauration des ovoïdes du centre-ville, notamment ceux situés sur l'itinéraire d'Oued Rouina et sous les grandes rues de cette zone (Emir Abdelakder, Larbi Ben M'hidi, Khemisti, Hamou Boutlélis et la ruelle de l'agence de la BDL) avait été programmée par les services concernés pour capter les eaux provenant de quatre oueds souterrains, dont oued Rouina et oued Mina, mais faute de moyens, l'opération est restée en suspens. Lors d'une session de l'APW, l'année dernière, le directeur des ressources en eau, avait mis en exergue l'épineux problème des eaux souterraines dont le seuil ne cesse de monter, tout comme les inondations, M. Tarchoune avait affirmé que des mesures concrètes seront prises afin de cerner ce problème qui risque selon le directeur de mettre en danger tout le centre-ville riche en patrimoine. Comme le célèbre Oued Rouina, qui commence de la rue Tlemcen et se déverse dans la mer. Ce ravin a été durant la période coloniale comblé par les habitations, sans se soucier de la gravité d'un tel projet, qui peut causer des glissements de terrains. Et c'est justement ce qui est arrivé avec un hôtel qui a été édifié sur le passage de cet oued, avant de s'effondrer, ainsi que l'affaissement de la rue des Jardins et la place Guerguenta, pour ne citer que ceux-là. Selon les spécialistes du domaine, les eaux souterraines sont derrière la qualité du terrain d'Oran, ils confirment d'ailleurs que les signes des eaux sont très en vue ces dernières années, avec un débit de 10 litres par minute, ce qui constitue un réel danger pour la ville. Certains habitants ont affiché leur inquiétude sur leurs immeubles qui sont en conséquence menacés d'effondrement. Ces citoyens ne sont d'ailleurs pas les seuls à avoir peur, puisque c'est tout le centre-ville d'Oran qui est concerné par ce péril. Conscient de la gravité de ce phénomène, le directeur des ressources en eau a avoué que la mission sera ardue, mais ce plan visera à mettre la ville à l'abri et éviter les glissements et les effondrements, et même les incendies, car l'emplacement de plusieurs administrations se situe au sous-sol. Rappelons que plusieurs études ont été effectuées dans ce sens par des bureaux locaux et étrangers ainsi que par la SEOR, mais les résultats sont restés sans suite. Rappelons que la ville d'Oran dispose de cinq ravins qui ont été tous dissimulés par les projets d'urbanisation de la ville durant l'époque coloniale. Selon les schémas de leurs conduites, ces ravines déversent tous dans la mer, on parle là du ravin de Ras El Aïn, le ravin Blanc, la Cressonnière, oued Mina et le fameux oued Rouina. Le laisser-aller a fait qu'avec le temps, ces rivières ont été bloquées par les ordures.