La FAF a pris, par le biais de sa direction technique, la décision de ne délivrer que deux licences d'entraîneurs séniors seulement par saison pour les clubs des Ligues 1 et 2. Ce qui signifie que les clubs professionnels n'auront droit qu'à deux licences par saison. Aussi, l'enregistrement de la licence de l'entraîneur se fera uniquement pendant la période du mercato, c'est-à-dire durant l'intersaison et durant la trêve hivernale. Mais ceci ne semble pas effrayer les dirigeants des clubs. En effet, après cinq journées de championnat seulement, cinq entraîneurs des deux ligues confondues ont déjà quitté leurs postes, soit par limogeage, soit par démission ou encore par résiliation à l'amiable. Motif évoqué : insuffisance de résultats. En Ligue 1, ce sont trois techniciens étrangers qui ont ouvert le bal de la valse des entraîneurs du présent exercice. Le Tunisien Hamadi Dou du DRBT, le Français Bernard Casoni du MCA et le Marocain Badou Zaki au MCO. En Ligue 2, Khaled Lounici a été le premier à mettre la clé sous le paillasson après avoir été poussé à la démission à l'issue de la défaite à domicile du MCEE face à l'ESM. Le second a été Mustapha Biskri de la JSMB après son altercation avec le public local après le nul concédé at-home devant le RCK. Ce phénomène de la valse des entraîneurs qui a commencé très tôt, ne constitue guère un fait nouveau dans notre championnat lorsqu'on sait que des coachs ont été poussés vers la porte de sortie avant même le début de la compétition. Le CRB a consommé la bagatelle de trois techniciens, Aït Djoudi, Bougherara et Rouabah avant l'arrivée de Chérif El Ouazani. A L'ESM, le Palestinien Hadj Mansour a plié bagage. Dans la plupart des cas, c'est la fameuse histoire d'insuffisance de résultats qui est la principale cause de cette situation. C'est un faux prétexte dans la mesure où il est quasiment impossible d'apporter un quelconque jugement sur le niveau des équipes après quelques journées de championnat. Suivant une certaine logique, ces clubs bénéficient de circonstances atténuantes si l'on tient compte de la charge de travail lors de la préparation estivale, le manque de cohésion pour réussir l'amalgame anciens - nouveaux, les difficultés financières qui perturbent la concentration des joueurs impayés, sans oublier que certains joueurs complotent pour précipiter le départ de l'entraîneur commettant « l'erreur » de vouloir instaurer une discipline au sein du groupe. C'est la triste réalité de nombreux entraîneurs victimes de ces fâcheuses pratiques et, également, de la réaction des supporters qui exercent une forte pression sur leurs dirigeants afin d'apporter un changement à la tête de la barre technique. Dans ce cas, la majorité des présidents, en voulant préserver leurs postes, sacrifient leurs entraîneurs. La preuve, certains techniciens font l'objet de critiques avant même l'entame de la compétition avec, il faut le dire, la complicité d'une certaine presse. En plus des entraîneurs limogés ou démissionnaires, d'autres sont sur la sellette. Il s'agit de Saïd Hammouche (O. Médéa) qui en a entendu dernièrement des vertes et des pas mûres. Salem Laoufi (USMH) est la cible des inconditionnels harrachis qui exigent son départ, même si le président Laïb tient à son coach. A Blida, Abdelkrim Latrèche est en sursis, même s'il n'est pas responsable de la situation de l'équipe qui paye les conséquences de l'anarchie qui a débouché sur la rétrogradation en Ligue 2. Toujours pour insuffisance de résultats, Lamine Bougherara (JSMS) risque lui aussi d'être viré, non pas par les dirigeants, mais par la pression de la rue. C'est le cas aussi de Ghimouz Amine (NC Magra), à moins que celui-ci ne trouve les solutions pour répondre à l'attente du public local. Ces exemples augurent d'une saison comme les précédentes et confirment les records battus en matière de valse des entraîneurs par le championnat algérien. C'est dire que le mot stabilité, gage de réussite, ne figure pas dans le vocabulaire de nos dirigeants tant la mentalité s'est fortement dégradée. Encore plus, nombreux sont ceux qui ont mis carrément les nouvelles dispositions faisant obligation aux clubs de la LFP d'engager un technicien pour le poste de directeur technique sportif, censé être l'interlocuteur de la DTN pour tous ses projets de développement. Là, on est encore loin, car c'est la rue qui décide, les institutions responsables de l'Etat s'abstenant de demander des comptes. A moins que l'on place la paix sociale en priorité avant même le développement du football national.