Alger quadrillée, autoroute bloquée à la circulation, la marche décidée par les retraités et les invalides de l'ANP, sur la capitale, a mobilisé un impressionnant dispositif sécuritaire mis en place, hier, dès l'aube, par les services de Sécurité (police et gendarmerie), à Alger et sa périphérie. L'autoroute Boumerdès-Alger a été coupée, hier matin, à la circulation en raison d'une manifestation de retraités et invalides de l'ANP. Les manifestants qui ont essayé de marcher, sur Alger, ont été bloqués par des éléments de la gendarmerie nationale, au lieu-dit Haouch El-Mekhfi', à Réghaia où pneus incandescents et la pierraille empêchaient d'emprunter de la chaussée. Ce lieu a été le théâtre d'affrontements entre la forces de l'ordre et les manifestants dans la soirée de dimanche dernier, faisant plusieurs blessés dans les deux camps. On évoque des dizaines de blessés dont des gendarmes et des policiers, dans les échauffourées. Hier, un important dispositif de policiers et de gendarmes a été déployé sur les différents axes routiers menant de Boumerdès vers Alger, aux gares routières et ferroviaires ainsi que les stations de taxis et de tramway. Le dispositif touche, également, le centre de la capitale, la Place des Martyrs, le siège du ministère de la Défense nationale et la présidence de la République. La Coordination des retraités de l'ANP tente vainement, depuis le début du mois, de tenir un rassemblement à Alger. Les membres de la Coordination nationale des retraités et radiés de l'ANP avaient tenté, mercredi dernier, de marcher sur Alger, mais ils ont été stoppés par des barrages filtrants de la gendarmerie nationale. Des affrontements avaient éclaté, en divers points du parcours de ces retraités de l'ANP. Sur la RN5, entre Boudouaou et Réghaia, dans la wilaya de Boumerdès, il y a eu des échauffourées entre les forces anti-émeutes de la gendarmerie, déployées sur place, et les invalides et retraités de l'ANP. Les retraités et invalides de l'ANP sont venus, cette fois encore, dénoncer le fait que « les pouvoirs publics n'aient pas pris au sérieux leur plate-forme de revendications ». Il s'agit notamment de la réintégration de éléments encore en âge de servir et celle des éléments « arbitrairement radiés » des rangs de l'ANP, la prise en charge médicale des anciens militaires qui ont contracté des maladies lors de leur service, l'augmentation de leurs pensions de retraite et une meilleure prise en charge sociale, la réservation des quotas de logements sociaux pour les retraités de l'armée et les ayants droit et l'octroi de licences de taxi. En janvier dernier, le ministère de la Défense nationale (MDN) avait rappelé que la majorité des dossiers de retraités de l'ANP, déposés aux Services spécialisés ont été réglés, appelant les manifestants à éviter les différentes voies d'expression anarchique et d'adopter le « canal officiel » représenté par l'Association des retraités de l'ANP. « Des agissements ont été enregistrés, récemment, de la part d'individus s'autoproclamant des différentes catégories de retraités de l'Armée nationale populaire, ayant emprunté des voies illégales pour exprimer leurs revendications et ce, avec l'intention de semer le doute et d'induire en erreur l'opinion publique en se présentant comme étant des victimes aux droits sociaux et matériels bafoués, et ayant eu recours à la rue, pour imposer leur logique », précisait un communiqué du MDN. Le ministère révélait encore « l'infiltration d'individus n'ayant aucun lien avec ce dossier et voulant introduire leurs revendications parmi celles des catégories concernées alors qu'elles s'inscrivent dans la catégorie des radiés des rangs de l'ANP pour des raisons disciplinaires et judiciaires qui ont fait l'objet de jugements prononcés à leur encontre, à titre définitif».