Les habitants de la petite bourgade de Bordj El Baal relevant de la commune de Dahra, à une centaine de kilomètres au nord-ouest du chef-lieu de la wilaya de Chlef, crient leur désarroi face à la détérioration qui affecte leur localité. Selon eux, ils manquent de tout. Parmi les principales revendications de la population, l'on citera le raccordement de leur village aux réseaux de l'eau potable et du gaz naturel, ainsi que l'aménagement des routes qu'ils disent impraticables. A propos de l'épineux problème de raccordement au réseau d'alimentation en eau potable (AEP), bon nombre de villageois ont noté le fait que plusieurs demandes ont été introduites auprès des services concernés dans l'hypothétique espoir d'un raccordement, mais en vain. «Nous sommes encore et toujours réduits à nous approvisionner en eau auprès des colporteurs d'eau à raison de 1.000 à 1.500 dinars la citerne», dira un habitant de ladite localité. Selon quelques citoyens interrogés sur le sujet, les autorités de la wilaya s'étaient pourtant engagées à accélérer les travaux de raccordement au réseau d'AEP, via la station de dessalement d'eau de mer Maïnis qui produit 200.000 m³/jour. Quant au gaz naturel, ces villageois se sont dits las et désespérés de le voir arriver dans leurs foyers. «Même les bonbonnes de gaz butane nous font défaut, particulièrement en hiver où on doit débourser le prix fort pour en faire acquisition», confiera un habitant exaspéré. Et d'ajouter avec émotion : «L'hiver passé, comme tous les autres d'ailleurs qui l'ont précédé, nous l'avons vécu péniblement ! Nous étions sans défense face au froid qui caractérise notre région. Une misère indescriptible» ! Interrogé sur d'éventuelles initiatives de l'APC de Dahra pour régler ne serait-ce que la pénurie de l'eau, notre interlocuteur nous répondra catégorique : «Non ! Aucune» ! S'agissant du réseau d'assainissement, il est dans un piteux état. «Les eaux usées se déversent dans un oued à proximité de nos habitations et nous font courir un fort risque d'attraper des maladies à transmission hydrique (MTH)». En effet et selon certains villageois rencontrés, leur bourgade est abandonnée par les autorités locales. «Notre bourg n'a pas bénéficié à ce jour de projet de développement local qui permettra à notre jeunesse de s'occuper. L'état de la chaussée est lamentable, les nids-de-poule et les cratères parsèment notre route de 3 km», dira un autre citoyen. Et d'ajouter : «L'absence de canaux de drainage des eaux pluviales et de réseau d'assainissement rend la vie des habitants infernale. Nous avons l'impression qu'on est vraiment abandonnés». Ces témoignages traduisent le désarroi et la peine des villageois de Bordj El Baal. Ils ne savent plus à quel saint se vouer pour mettre fin à ce calvaire qui n'a que trop duré.