Nous étions vraiment impatients de voir cette équipe nationale version Belmadi, face aux conditions spéciales réservées et concoctées à Cotonou par l'entraîneur Dussuyer, vexé de la défaite subie à Blida. Pour cet important duel, le coach Belmadi a tenu compte de tous les paramètres de la guerre psychologique sous toutes ses formes, surtout, concernant l'état de la pelouse, rendue grasse après les précipitations. Aussi, il a décidé d'apporter quelques changements par rapport au match de Blida. Outre ce volet tactique, Belmadi a voulu brouiller les cartes, car son homologue ne s'attendait pas à voir Mandi, Guedioura, Ghezal, Feghouli et Belfodil titularisés. Le message était clair. Cette disposition de départ devait assurer la solidité du milieu et constituer un premier rempart pour la défense algérienne. Feghouli s'annonçait comme un pion essentiel dans cette stratégie du jeu vertical, en rampe de lancement de Belfodil, visant à freiner les ardeurs offensives des Béninois. Or, force est de reconnaître que les Fennecs ont été dominés en première mi-temps pour s'être contentés de défendre uniquement, acceptant en quelque sorte ce pressing, qui s'est avéré payant pour les Béninois, encore une fois sur une passivité collective des défenseurs algériens. L'autre erreur, c'est cette manie persistante à balancer de longues balles vers l'avant, en fait un régal pour les défenseurs locaux. Si on précise qu'il n'y eut qu'une seule véritable action collective algérienne dans ce premier half, on a une idée plus précise de la physionomie de cette période. En fonction du constat qu'il a fait, Belmadi a choisi de changer de fusil d'épaule, sans que personne, et surtout les joueurs, ne puisse rien lui reprocher. Il a donc lancé Bounedjah aux côtés de Belfodil. Ce devait être un autre match pour deux raisons essentielles. La première parce que les Algériens ont, enfin, décidé de passer à l'attaque, la seconde suite à l'expulsion du stratège du Bénin Sessegnon. En outre, à l'heure de jeu, Mahrez est apparu afin de donner plus de créativité à l'attaque. A la 73e minute, Belmadi abat sa dernière carte, en faisant entrer Ounes à la place de Belfodil. Hélas, les Fennecs ne sont jamais parvenus à accélérer pour égaliser et à pendre une sérieuse option sur la qualification. Décidément, Belmadi a du pain sur la planche pour que ses capés parviennent à montrer leurs capacités à l'extérieur. Or, si les Fennecs ne sont pas capables de tirer le nul face à une équipe du Bénin en infériorité numérique depuis presque une mi-temps, il faudra vraiment une thérapie de choc pour que cesse cette fâcheuse manie de ne pas parvenir à exprimer leurs qualités face à des adversaires pourtant de rang inférieur.