«Il faut lire entre les lignes», a déclaré hier sur les ondes de la radio le président de la SSPA-JS Saoura, Mamoun Hamlili, évoquant le report inattendu de la 12e journée des championnats de Ligues 1 et 2, décidé par la LFP jeudi en début de soirée. «Nous avons appris cela à travers la télévision, alors que les clubs sont censés être les premiers à savoir», poursuivra-t-il. En effet, la Ligue de football professionnel a décidé jeudi soir de reporter tous les matchs de la 12e journée seniors et réserves aux 30 et 31 octobre après avoir été programmés initialement les 26 et 27 octobre, avait indiqué la LFP sur son site officiel. Cette dernière a justifié la décision de report par la tenue de l'AG extraordinaire de la FAF, prévue aujourd'hui à Sidi Moussa: «C'est en raison de la tenue de l'assemblée générale extraordinaire de la Fédération algérienne de football, et vu son extrême importance, que la LFP a pris cette décision afin de permettre une large participation et de répondre aussi aux vœux de quelques présidents de clubs et présidents de ligues désignés comme commissaires concernés pour les rencontres de ce week-end», précise la même source. Or, la FAF avait arrêté la date de la tenue de l'AG depuis déjà un mois, d'où l'incompréhensible décision de dernière minute prise par la LFP, qui a bafoué ses propres règles. Abdelkrim Medouar, le président de la LFP, qui a fait de la programmation son cheval de bataille, semble faire machine arrière, lui qui avait promis qu'aucun match ne sera décalé où reprogrammé, refusant de faire même des concessions aux clubs participant aux compétitions internationales. Déjà très critiquée après les sanctions prononcées par la commission de discipline après les graves incidents ayant émaillé la rencontre entre le CABBA et le MCA où des joueurs du Mouloudia ont failli y laisser la vie, la LFP est en train de perdre progressivement de sa crédibilité, surtout en voulant davantage se justifier dans le communiqué de jeudi : «La LFP indique que sa décision répond strictement à l'intérêt supérieur du football algérien sans aucun calcul restrictif et étroit», peut-on lire sur son site internet, ce qui prouve qu'il existe bel et bien un malaise entre la LFP d'Abdelkrim Medouar et certains présidents de clubs. D'ailleurs, pas plus tard que mercredi, le directeur sportif du MCA, Kamel Kaci-Saïd a défié publiquement la Ligue de reporter le match MCA-JSS et, c'est ce qui s'est passé finalement. Il faut avouer que depuis l'entame de la saison, l'atmosphère est tendue entre certains responsables de clubs et le président de la Ligue de football professionnel, et ce ne sont pas les sorties des dirigeants harrachis et koubéens qui vont soutenir le contraire. Maintenant, on peut dire que la guerre est déclarée entre les clubs et le président de la Ligue, qui devrait notamment se pencher sur des sujets beaucoup plus sensibles et urgents, concernant notamment les doléances des clubs, la violence, la corruption et la programmation au lieu de privilégier des voyages réguliers avec l'équipe nationale et les clubs participant aux compétitions continentales. Il est clair que cette histoire de report va mettre plus de pression sur le président, qui va devoir trouver des justifications beaucoup plus convaincantes. En tous cas, pour ne pas se mettre tout le monde sur le dos, la LFP a décidé de prendre en charge tous les dépenses et frais engagées par les clubs se trouvant déjà en déplacement en prévision des matches prévus initialement vendredi et samedi. Et la facture risque d'être salée