Le groupe parlementaire du Front des Forces Socialistes (FFS) a décidé de suspendre toutes ses activités au sein des instances du Parlement « vu le flou qui entoure la gestion de la crise de l'Assemblée populaire nationale ». La décision a été annoncée à travers un communiqué du parti, daté d'hier. Selon les rédacteurs du communiqué, la décision a été prise à l'issue de la Conférence nationale des élus, tenue à Zéralda, les 25,26 et 27 octobre, et ce, précise-t-on, après concertation avec la direction nationale du parti, qui a débattu la situation prévalant à l'Assemblée populaire nationale. Les députés du FFS ont remis en cause la légitimité de l'Assemblée, dans toutes ses instances, y compris sa présidence. Le FFS s'est dit ni avec Saïd Bouhadja, ni avec Mouad Bouchareb, fraîchement élu à la tête du Parlement. Le plus vieux parti de l'opposition a affirmé que dès le début de la mandature, « le FFS s'est démarqué de l'ancien président de l'Assemblée et se démarquera de l'actuel président, tous les deux illégitimes, mais s'est comporté comme un groupe parlementaire élu par le peuple, représentant du peuple et de ses préoccupations», précisent les rédacteurs du communiqué. Les parlementaires ont précisé que leur parti a dénoncé, à maintes reprises, « la mainmise du pouvoir exécutif sur le législatif, que les partis de l'allégeance et leurs supplétifs ont transformé, en simple comité de soutien aux politiques défaillantes qui ont mis en péril l'avenir du pays et des générations, et hypothéqué tous les espoirs de changement». Le FFS a, également dénoncé, précisent les rédacteurs du communiqué, le comportement des présidents des deux chambres à l'égard de l'opposition, en l'accusant de semer le désespoir, le doute et l'incitation contre les institutions et les symboles de l'Etat. Très virulent, le parti de feu Hocine Aït Ahmed, affirme dans le communiqué que « l'opinion publique découvre, aujourd'hui, que c'est la majorité usurpée, sur insinuation du système corrompu qui constitue la menace et le danger réel, sur la stabilité des institutions et du pays, et le piétinement de la Constitution et des lois en vigueur, en ayant recours, encore une fois, aux coups de force et à la violence comme moyens de se maintenir au pouvoir et d'accéder aux responsabilités ». Le FFS fustige le pouvoir en place dont les partis étaient disposés à faire passer la loi de Finances 2019, en outrepassant l'Assemblée populaire nationale en légiférant, par ordonnance. Et d'affirmer que « le dernier acte de leur pièce théâtrale qui a débouché sur l'élection d'un nouveau président de l'Assemblée, a fait en sorte qu'ils accélèrent la présentation de la loi de Finances devant la commission habilitée et ensuite, en session plénière, d'une manière expéditive, ce qui constitue un manque flagrant de sérieux dans la gestion des affaires publiques ». Si les parlementaires du FFS ont suspendu leurs activités, au sein des institutions du Parlement, ils ont décidé, tout de même, de consacrer leurs activités aux sorties, sur le terrain, à travers les différentes wilayas pour rencontrer les citoyens et être à leur écoute. Ils ont également décidé d'être à côté des syndicalistes, des militants des droits de l'Homme, les militantes victimes d'harcèlements et de poursuites judiciaires d'une manière abusive. Les militants du FFS , notamment les parlementaires, ont exprimé leur engagement afin de poursuivre la lutte pour la construction de l'Etat de droit et des institutions, de la justice sociale et de la gouvernance, un Etat souverain qui garantit les droits et les libertés des citoyens, et la consécration du principe d'alternance au pouvoir et la lutte contre la corruption et la gestion violente des institutions.