3.500 migrants, issus de 24 pays africains, sont enregistrés, par semaine, aux frontières algériennes, a indiqué le directeur responsable du dossier de la migration, au ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Hacen Kacimi. Il a déclaré, à ce propos, que «plus que l'Europe, l'Algérie est sujette à l'accroissement du phénomène de la migration illégale», tout en dénonçant les «pressions étrangères» dont elle fait l'objet de la part de pays et d'organisations qui «ferment les yeux sur des pays voisins qui abandonnent des migrants africains dans le désert». Rappelons qu'Alger a été épinglée, par l'ONU, sur cette question de rapatriement des Nigériens, vers leur pays. En avril dernier, le même responsable avait affirmé que «les migrants africains constituent une menace pour la sécurité et la stabilité du pays, dans un contexte où certains tentent d'utiliser le phénomène pour faire pression sur l'Algérie». S'exprimant, lundi dernier, lors d'une conférence de presse, tenue dans un centre d'aide sociale, à Dely Ibrahim, où sont hébergés et pris en charge plus de 70 enfants nigériens, dont 28 sans parents, M. Kacimi a annoncé le rapatriement de 37.000 migrants nigériens, entre décembre 2014 et novembre 2018, dont 1.095 femmes et enfants. Ces derniers, versés dans la mendicité, à partir de 2013 et 2014, étaient exploités par des réseaux criminels nigériens et l'argent récolté servait, notamment, à l'acquisition d'armes, explique-t-il. Interrogés par l'APS, des femmes et des enfants, présents dans ce centre, ont répondu qu'«ils ont été transportés par un passeur inconnu à partir du Niger, les faisant transiter, clandestinement, par les frontières algériennes, afin de les exploiter, en Algérie, dans la mendicité et remettre les sommes collectées au tenancier du réseau». Kacimi a, également, dénoncé les critiques qui ont suivi l'appel lancé par son département aux Algériens, de ne plus donner de l'argent aux enfants africains, en situation irrégulière qui sont exploités par ces réseaux criminels et «certains rapports nous ont accusés de détenir ces enfants». Il a expliqué la situation sensible de l'Algérie qui s'est retrouvée obligée «d'agir pour les protéger et les installer dans des endroits convenables où ils bénéficient de prise en charge». Justement, face à ces réseaux, Hacen Kacimi a rappelé le rôle de la justice et des services de sécurité qui s'emploient à leur éradication, précisant que nombreux réseaux criminels du Niger, spécialisés dans la traite humaine, avaient été démantelés, à Alger, Tizi-Ouzou, Béjaia et Oran, ajoutant que les investigations se poursuivent toujours. Mais l'épicentre de ces réseaux est localisé dans les wilayas du Sud, donnant l'exemple de la commune d'In Guezzam, dans la wilaya de Tamanrasset où l'Armée nationale populaire (ANP) a arrêté plusieurs de leurs membres, ainsi que la commune de Bordj Badji Mokhtar, dans la wilaya d'Adrar où, rappelle-t-il, des quantités d'armes de guerre ont été saisies. Cette localisation géographique met en lumière les connexions qui existent entre le grand banditisme et les groupes terroristes, dénoncées depuis toujours, par les Autorités algériennes. Le responsable du dossier de la migration au département de Bedoui a, aussi, indiqué que l'Algérie consacre un lourd budget pour le transport, l'hébergement et la prise en charge des migrants clandestins, précisant que pour 2019, 100 milliards de centimes ont été alloués, pour le transport et à la nourriture des Nigériens, entrés clandestinement, en Algérie.